Le réseau de professionnels des petites et moyennes entreprises d’assurance va se former sur les technologies du web3, de l’intelligence artificielle et du métavers.
Un métavers des assureurs lancé en 2022
Pourra-t-on demain payer sa cotisation d’assurance habitation en bitcoins (BTC) ou en ethers (ETH) ? Le chemin est encore long, mais il semble que les assureurs français ne ferment plus totalement les yeux sur la technologie de la blockchain, qui pourrait être une source de développement pour l’un des secteurs les plus centralisés de la finance.
Dans l’édition 2023 de son rapport annuel sur l’adoption des cryptomonnaies en France, l’Adan, l’association des professionnels du Web3, précisait que les entreprises Marsh et Arch proposaient déjà des produits d’assurance pour couvrir les clés privées des utilisateurs.
Constituée de 77 assureurs de taille modeste et moyenne, qui représentent 8% du chiffre d’affaires et 11% des effectifs, l’association Roam avait déjà lancé son propre métavers en juillet 2022, une expérimentation réservée aux membres pour les aider à appréhender les enjeux de ce monde virtuel.
“Nous avons organisé de nombreuses réunions dans notre univers “MetaRoam” et avons lancé deux événements “Métassur” sous la forme de forums de l’emploi, où certains de nos adhérents ont activement participé en occupant des stands virtuels pour rencontrer des candidats”, explique David Bigot, délégué général de Roam, dans un échange avec Cryptonaute.
Cette première expérience avait suscité plus de 3000 interactions tout au long de cette phase “test and learn”.
Un programme web3 dédié aux assureurs français
À la suite de cette expérimentation, les professionnels de l’assurance ont voulu prolonger la découverte du web3, de l’IA et du métavers, et viennent de s’associer au cabinet de consulting tricolore Doors. Ce programme, intitulé “Roam Academy”, sera constitué de plusieurs cycles de webinars et de masterclasses, avec une première étape en février et en mars.
“Je suis fier de permettre aux adhérents de ROAM, quelle que soit sa taille, de pouvoir appréhender le Web3, modestement, mais sûrement”, déclare David Bigot, délégué général de Roam, dans un communiqué transmis à Cryptonaute. “Ce sera l’occasion de poursuivre utilement l’expérience métavers”. Dédié à l’origine aux membres de l’association, ce cycle de formation est ouvert à tous les professionnels du secteur, qui peuvent s’inscrire sur un formulaire officiel.
Une industrie qui doit se renouveler
Pour les assureurs traditionnels, le risque de passer à côté des innovations de demain est que des marques pionnières s’auto-assurent, quitte à conclure des partenariats avec des MGA, ces intermédiaires en assurance, un terme venu du terme anglais “Managing General Agents”, beaucoup plus agiles qu’eux.
“Roam Academy offre aux professionnels de l’assurance l’occasion unique d’être constamment à l’avant-garde de la maîtrise des nouvelles technologies qui sont pertinentes pour façonner activement leur avenir”, indique de son côté Julien Furlanetto, cofondateur de Doors3.
Difficile toutefois de savoir quel est l’intérêt réel des assureurs pour mettre en pratique la blockchain dans leur industrie, au-delà de l’effet de mode.
Actuellement, bien qu’il soit toujours opérationnel, le métavers de l’association des professionnels de l’assurance n’est plus utilisé. “Nous avons délibérément choisi de créer MetaRoam pour démontrer la capacité d’adaptation des petites et moyennes entreprises de l’assurance des territoires dans la mise en place de tels projets”, ajoute David Bigot.
“Un exemple probant est le métavers développé par CFDP Assurance, l’un de nos adhérents, qui a été récompensé d’un trophée d’innovation dans le secteur de l’assurance. Cette expérimentation aura eu la vertu d’acculturer plusieurs de nos membres à l’innovation et de les sensibiliser aux nouveaux usages introduits par l’IA générative.”
L’industrie traditionnelle de l’assurance représente un marché de 6500 milliards de dollars, selon les chiffres de Statistia, et pourrait atteindre 8400 milliards de dollars en 2026.
Sources : Communiqué de presse, Statistia.
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Yann-Olivier Bricombert
