Le Hamas a-t-il, ou non, été financé en cryptomonnaies ? Après de nombreux débats, c’est finalement la question que pose le congrès Américain, et plus précisément, Tom Emmer. Selon lui, il existe des divergences avec les données des sociétés d’analyse de blockchain, et un éclaircissement est nécessaire.
Le Hamas financé en cryptomonnaies ?
Le 7 octobre 2023, une attaque de grande ampleur entre la Palestine occupée et Israël explosait. Quelques jours plus tard, Binance décidait de geler les comptes de plusieurs utilisateurs de la même région afin de cibler le Hamas. Comme le rapportait le Courrier International, l’organisation terroriste aurait perdu quelque 41 millions de dollars en cryptomonnaies. Ces derniers avaient, apparemment, été récoltés en 2021.
Résultat, plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de civiles Palestiniens, pour qui les cryptomonnaies étaient devenu un refuge, se sont vu privés, eux aussi, l’accès à leurs cryptos. Seulement voilà, la guerre médiatique et d’influence entre les deux entités met des bâtons dans les roues dès lors qu’il s’agit d’entrevoir la vérité.
Récemment, des discussions au sein de la commission des services financiers de la Chambre des représentants des États-Unis s’engageaient. Contre toute attente, il semblerait que le financement du Hamas en cryptomonnaies ne soit finalement pas aussi important que prévu.
Tom Emmer demande des comptes demande des comptes au Trésor Américain
Tom Emmer, membre du Congrès, a effectivement essayé de faire la lumière sur les allégations concernant les cryptomonnaies et le Hamas. Lors d’une audience, celui-ci a demandé des éclaircissements au sous-secrétaire au terrorisme et au renseignement financier du département américain du Trésor. Cette demande est motivée par un rapport du Wall Street Journal, lequel avait également servi d’appui pour l’article publié dans Courrier International.
Selon le membre du Congrès, il existe un écart entre les rapports des médias et l’analyse des principales sociétés d’analyse de blockchain. Si, d’un côté, les médias s’accordent sur le financement du Hamas en cryptomonnaies, les rapports des sociétés de blockchain tendent à démontrer le contraire ou, en tout cas, qu’elles sont à nuancer.
Brian Nelson, le sous-secrétaire interrogé, a rétorqué, affirmant que les données du Trésor correspondaient de manière plus étroite à ces sociétés d’analyse. Il a aussi expliqué que les méthodes et services financiers traditionnels restaient les moyens privilégiés dans le financement du terrorisme, plutôt que les cryptomonnaies.
Entre crypto et éthique
Qu’on se rapporte au whitepaper de Satoshi Nakamoto ou aux valeurs défendues par la communauté crypto, les conclusions sont les mêmes. Les cryptomonnaies se veulent populaires, destinées à tout-un-chacun, et possèdent des caractéristiques communes. On retrouve ainsi la notion de liberté, la transparence et l’absence du besoin de confiance en un tiers.
Ainsi, la décision de Binance pourrait être critiquable si les conclusions de Tom Emmer sont vraies. Si, d’un côté, il paraît logique de couper le canal d’approvisionnement financier d’un groupe terroriste comme le Hamas, qu’en est-il alors de la population civile ?
Alors que le conflit israélo-palestinien fait rage depuis de nombreuses années, les discussions semblent être en bonne voie au Congrès Américain. Cependant, on regrettera que des conclusions aussi importantes n’arrivent que tardivement. On regreterra également que la couverture médiatique n’ait pas été à la hauteur d’informations pourtant évidentes et disponibles auprès de nombreuses entreprises d’analyse de blockchain.
Sources : Communiqué de presse de Tom Emmer
Sur le même sujet :
- Binance et Israël ont déjà bloqué plus de 100 comptes cryptos qui pourraient être liés au Hamas
- Les États-Unis enquêtent-ils sur l’application Binance Trust Wallet ?
- La condamnation de l’ancien PDG de Binance est repoussée