Interpol vient de publier un document qui met en lien la cybercriminalité dans le métavers et le travail des forces de l’ordre. Selon l’agence, il existe plusieurs opportunités, mais également de nombreux progrès à faire dans ce domaine encore émergent.
Cas d’usage du Métavers pour Interpol
L’organisme intergouvernemental Interpol vient de publier un whitepaper dans lequel elle fait l’état des lieux des crimes dans le métavers et des solutions proposées. Selon elle, le métavers se positionne à la fois comme une opportunité et comme un défi.
Concernant les opportunités, le document insiste sur le networking, la possibilité de créer des conférences, l’entraînement 3D, et la numérisation des scènes de crime. Évidemment, il est également question d’intégrer la réalité augmentée et la réalité virtuelle afin de rendre les cas d’usage intéressants.
Le métavers : des avantages et des inconvénients pour les forces de l’ordre
Ainsi, le métavers s’impose à la fois comme un avantage mais également comme un inconvénient pour les forces de l’ordre. L’usage du métavers permettrait :
- Un apprentissage immersif
- Une meilleure mise à l’échelle et une meilleure adaptabilité
- Une efficience des ressources
- Une collaboration globale
Plusieurs défis restent néanmoins à relever, comme les prérequis en termes d’infrastructure, la question éthique, l’ambiguïté légale et les cyberattaques. En parallèle, cette nouvelle technologie ouvre également la porte à quantité de crimes en tout genre. Paradoxalement, cela complique les choses, en particulier le travail des forces de l’ordre, comme l’affirme Jürgen Stock, secrétaire général d’Interpol :
« L’essor de technologies puissantes telles que le Metavers rend le paysage criminel de plus en plus complexe et transnational, ce qui pose de nouveaux défis aux forces de l’ordre. »
Définir la notion de « Métacrime »
Une définition claire et précise de la notion de « métacrime » est alors nécessaire. Interpol propose un inventaire des méfaits, mais la définition en elle-même reste encore à poser. Le document proposé par l’agence intergouvernementale liste : les atteintes à la sécurité publique, les atteinte sà la propriété intellectuelle, l’usurpation d’identité, les crimes faits aux enfants, les cybercrimes, le terrorisme, les crimes financiers, les atteintes la propriété, et les crimes sexuels.
En parallèle, plusieurs scénarios possibles, pour chacun de ces cas de figure, ont également été pensés par Interpol. On y retrouve plusieurs cas de figure typiques face auxquels l’agence s’entraîne couramment. On notera également de nombreuses similarités entre les crimes du métavers et ceux de la vie réelle.
Quelques pistes d’Interpol face à la criminalité dans le Métavers
Afin de comnbattre ces nouveaux crimes, Interpol pense que les forces de l’ordre devraient se préparer à :
- Accéder aux données des casques de réalité virtuel et autres appareils connectés
- Collecter des preuves depuis l’infrastructure métavers
- Acquérir des données du fournisseur métavers
- Entraîner des détectives spécialisés et préparer le système de justice criminel
Interpol cherche, à travers ce document, à poser les bases du rôle des forces de l’ordre dans un monde 3.0. Si un travail important reste à faire, l’agence a toutefois déployé, en octobre 2022, l’Interpol Metaverse Expert group.
En France, seulement pour les cryptos et les crimes associés, la gendarmerie dit être « débordée » malgré 150 enquêteurs formés expressément pour ce type de problématique. Un long travail reste alors encore à faire, au niveau national, international et virtuel.
Sources : Metaverse – A law enforcement perspective
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