Comme vous le savez, le monde des cryptos monnaies est encore très jeune. De ce fait, les organismes de régulations et les législateurs ne cessent de s’adapter pour lutter contre les dérives de l’écosystème. C’est pourquoi Interpol lance une unité spéciale pour lutter contre les crimes en ligne.
Un nouvel organe pour lutter efficacement contre la cybercriminalité
Le secrétaire général de l’organisme international de police criminelle Jürgen Stock a déclaré que les agents sont souvent mal formés pour lutter contre les infractions liées aux actifs numériques. En effet, les législateurs ne disposent que de peu de moyens et se retrouvent régulièrement dépassé face à des pirates extrêmement expérimentés.
Ainsi, Interpol aurait pour objectif de créer une nouvelle division spécialisée dans la lutte contre la cybercriminalité. Selon l’agence de presse indienne Business Standard, une équipe spéciale a déjà été déployée à Singapour. Elle serait en collaboration avec le gouvernement de la cité insulaire depuis le 17 octobre.
Cette annonce de nouvelle division spéciale crypto a été dévoilée lors de la 90ᵉ assemblée générale à Delhi. Cet événement regroupe les hauts responsables de la police internationale. Ainsi, les pays membres se mettent d’accord sur les méthodes à adopter, le budget ou encore les programmes des activités.
En 2020, Interpol s’est associé à la société de cybersécurité Trend Micro. Cette collaboration visait à réduire le cryptojacking affectant les routeurs dans toute l’Asie du Sud-Est. L’agence a également travaillé avec la startup sud-coréenne de data intelligence, S2W Lab, pour analyser l’activité du darknet, y compris les transactions en crypto-monnaies en mars 2020.
L’investissement en crypto-monnaies est proposé par eToro (Europe) Ltd en tant que PSAN, enregistré auprès de l’AMF. Les crypto-monnaies sont très volatiles. Pas de protection des consommateurs.
Un secteur très difficile à contrôler
Pour Jürgen Stock, le fait qu’il n’y ait pas de cadre juridique clair et précis pour les cryptos, cela pose des défis majeurs. Pour lui : “Les agences ne sont pas correctement formées et correctement équipées pour faire face aux crimes liés aux crypto-monnaies”. Le secrétaire général de l’organisme international de police criminelle a ajouté que les crypto monnaies et la cybercriminalité seraient des sujets centraux lors de l’événement.
La branche de l’innovation d’Interpol qui se trouve à Singapour travaille pour élaborer une technologie répondant aux problématiques posées par la cybercriminalité, comme nous le rapporte le journaliste indien Sachin Singh.
#Crypto currencies are emerging as major threat across the globe: Jurgen Stock, Interpol chief
The Interpol global complex for innovation in Singapore is working on a mechanism to deal with challenges emerging from #Cryptocurency
— Sachin Singh (@sachinsingh1010) October 18, 2022
Pour Praveen Sinha, directeur spécial du bureau des enquêtes en Inde : “‘Il est de plus en plus difficile de surveiller la cybercriminalité.” Il a également souligné le rôle primordial d’Interpol dans l’établissement et le développement d’une meilleure coopération policière au niveau mondial.
“La seule réponse est la coopération internationale, la coordination, la confiance et le partage d’informations en temps réel“, a déclaré Praveen Sinha.
L’agence internationale essaye depuis 2015 d’obtenir plus de moyens pour lutter contre les crimes en lignes. Interpol souhaite obtenir une meilleure expertise afin de connaître les transactions des actifs numériques. En effet, selon Chainalysis les transactions cryptos ont permis de blanchir 8,6 milliards de dollars en 2021. Cela représente une hausse de 30 % par rapport à l’année précédente.
Toutefois, il est important de noter que le blanchiment d’argent crypto ne représente que 0,15 % des échanges illicites mondiaux. En effet, les cryptos monnaies et plus particulièrement le Bitcoin sont souvent pointées du doigt lorsqu’il s’agit de fraudes.
La cybercriminalité en hausse
Alors que les moyens pour lutter contre la fraude et les escroqueries en ligne ne cessent d’augmenter, les crimes en ligne augmentent eux aussi. En effet, alors que le mois d’octobre 2022 n’est pas encore fini, c’est déjà un record de hacks dans l’histoire des cryptomonnaies.
Le mois dernier, Interpole lançait une notice rouge pour le créateur de Terra Luna Do Kwon. Les procureurs sud coréens ont demandé aux 195 pays qui collaborent avec l’agence de retrouver le fugitif. Le cofondateur de Terraform Labs est recherché par les services de police du monde entier suite à l’effondrement de l’écosystème Terra en mai dernier.
Toutefois, même si les escroqueries et les fraudes sont en hausse, Interpol arrive tout de même à coincer des criminels. C’est le cas de Faruk Fatih Özer créateur de Thodex qui avait fui la Turquie avec pas moins de 2 milliards de dollars dérobés aux utilisateurs de sa plateforme… L’escroc a été interpelé par Interpol en Albanie et risque une peine de prison de 40 000 ans en Turquie.
Autre coup de filet important, c’est celui du “Cheikh des Bitcoins“. Francisley Valdevino da Silva était à la tête d’une escroquerie au Brésil d’une ampleur de 780 millions de dollars. Grâce à une enquête démarrée par Interpol, la police brésilienne a pu appréhender le fugitif. De plus, c’est une vingtaine de membres de gang dans plus de 10 pays différents qui ont été arrêtés.
Quelques articles sur le même sujet :
- Un mois record dans l’histoire des hacks crypto !
- Binance lance un programme de formation pour les agences gouvernementales
- Effondrement du Luna Classic après la Red Notice d’Interpol pour Do Kwon