La plus grande foire photo d’Europe, Paris Photo, consacrera pour la première fois de son histoire une partie de son programme à l’art digital, du 9 au 12 novembre 2023.
L’art digital s’invite à la foire Paris Photo 2023
A côté des icônes historiques, il faut désormais compter sur la pratique de l’art numérique qui se fait une place dans les plus grands salons de photographie. Après le Centre Georges-Pompidou, avec une exposition qui retrace l’histoire des NFT (encore visible jusqu’au 22 janvier 2024), c’est autour de Paris Photo de proposer au public de découvrir cet univers qui gagne en visibilité jour après jour. Près de 61 000 visiteurs, 800 artistes et 191 exposants, sont attendus cette année au Grand Palais Ephémère, du 9 au 12 novembre 2023. Parmi eux, la fine fleur de l’art digital sera représentée par une trentaine d’artistes.
Car il ne faut pas se tromper : l’art digital ne se résume pas à ces photos de singes au format jpeg qui ont fait fureur en 2021 (que l’on appelle les “profile pictures”, comme les Bored Ape Yacht Club, Doodles, et autres Azuki). C’est une autre niche de la grande famille des NFT dont il s’agit, qui met en avant la création artistique sur la spéculation financière. On parle ici d’oeuvres uniques ou en petit nombre d’unités, et non plus de collections créées en grand nombre. Seul point commun : la technologie, puisque l’un comme l’autre de ces deux univers utilisent la blockchain pour garantir la liquidité et l’authenticité. Selon Grail Capital, cette nouvelle classe d’actifs pourrait atteindre le trillion de dollars de valorisation d’ici 2030.
La photographie numérique, un art à part entière
En matière de photo, l’art digital a acquis toute sa légitimité, comme l’explique Nina Roehrs, commissaire du secteur digital de Paris Photo.
“La manière dont nous sommes confrontés aujourd’hui au digital, au quotidien, tourne autour de l’image. Des mèmes et GIFs aux selfies et filtres Instagram, en passant par les algorithmes, les captures d’écran et les images prises par drone, l’activisme en ligne, la modération de contenu, les influenceurs et l’économie de l’attention – au cours des dernières décennies, l’image numérique en réseau a donné naissance à de nouveaux formats visuels et à de nouvelles pratiques, à une vitesse incroyable.”
Les noms les plus connus sont Justin Aversano (laCollection), Kavin Abosch (Nagel Draxler) ou encore David Horvitz (Jean-Kenta Gauthier), sélectionnés par des curateurs et galeristes dont le métier est de faire entrer l’art digital dans les musées et les foires d’art contemporain.
“Ces dernières années, la blockchain et les NFTs ont offert à de nombreux artistes des opportunités créatives et financières en dehors des structures établies du marché de l’art. Néanmoins se pose la question particulièrement sensible de la gestion des droits d’auteur. Les artistes ont un rôle essentiel à jouer dans les nouvelles technologies, contribuant ainsi de manière significative à une compréhension critique des effets de la digitalisation sur la société.”
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