C’était en septembre dernier, le “Merge” tant attendu d’Ethereum s’est finalement produit. Cette transition à ainsi permis de passer de la PoW (proof of work) à une PoS (proof of stake). Cette transformation lui a ainsi permis de se démarquer de Bitcoin mais cela lui a également servit un argument marketing de choix : la “greenification” du réseau. Éléments de réflexion avec Lane Rettig, ancien développeur de base d’Ethereum.
Une consommation d’énergie amoindrie ?
Lane pose ici un regard plus global en ne questionnant pas la stricte consommation d’énergie d’Ethereum, qui a effectivement chutée après la fusion, mais va plutôt observer la consommation totale d’énergie. Il abord notamment le recyclage des GPU déjà existants vers d’autres applications dans le meilleur des cas, vers des décharges dans les autres cas.
Il aborde ensuite la question du nombre de validateurs participants au système de validation du réseau. Il estime à près de 700 000 validateurs, ces derniers vont consommer de la bande passante, de l’énergie et du stockage sur disque.
Enfin et pour finir, ce n’est un secret pour personne, grâce à la fusion, le nombre de mineurs participant au calcul d’opportunités d’arbitrage (MEV ou valeur extractible maximale), a explosé. Il estime à près de 90% des validateurs sur le réseau qui vont solliciter d’énormes quantités de puissance de calcul afin de satisfaire leur appétit vorace.
Des revendications à nuancer
Lane vient ensuite aborder d’autres points afin de les mettre en perspectives et nuancer l’opinion courante. Il vient aborder dans un premier temps la sureté de la preuve de participation. Il explique que penser que “la preuve de participation est plus sûre parce qu’il est possible de cibler un adversaire qui attaque une blockchain de preuve de participation en coordonnant une fourchette sociale”, c’est se méprendre. Cet argument est en fait l’équivalent de “l’option nucléaire” et repose uniquement sur l’information sociale. Mais cette information peut être facilement manipulée par l’adversaire et conduire à la fermeture de la chaîne.
Enfin et pour finir il abordera la rentabilité de cette transformation pour les utilisateurs en évoquant une fausse opportunité. Effectivement, la sécurité du réseau n’est pas gratuite et lors de grandes activités du réseau, la partie des frais brûlés dépasse l’émission. Cela va donc nous conduire à une sorte de “PoW obscurci” qui sera l’énorme coût d’opportunité du capital verrouillé. Mais cela sera également à l’origine d’un coût associé aux mineurs participant au MEV qui vont en fait faire varier l’inflation lorsque le réseau fait une demande en sécurité et sous forme d’une augmentation des frais de transactions lorsqu’il y a moins de demande en sécurité.
Tout cela est bien complexe mais l’objectif était vraiment de fournir quelques éléments à approfondir afin de mettre en perspective des annonces marketing qui sont plus belles sur le papier que dans leurs applications.
Source : coindesk.com
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