Ralf Kubli, fervent défenseur d’ACTUS, est membre du conseil d’administration de Casper Association. Il a bien voulu accorder un peu de son temps à Cryptonaute afin de discuter du paysage régulatoire, des possibilités de tokenisation et de la nécessité d’une définition algorithmique déterministe des actifs tokenisés.
Il faut « Tokeniser ce qu’on connaît déjà », selon Ralf Kubli
La plupart des personnes présentes lors de la Digital Assets Week s’accordent pour affirmer que, dans un futur plus ou moins proche, tout sera tokenisé sur la blockchain. Pour Ralf Kubli, cela est également vrai. Toutefois, il affirme qu’il est important de commencer parce ce que nous connaissons et comprenons le mieux, comme les bilans.
Il distingue ainsi qu’il est utile de tokeniser les actifs financiers, les actifs corporels et les actifs incorporels.
« Par la suite, on envoie ces obligations sur la blockchain. Ces obligations restent des obligations, bien malgré le fait qu’elles sont tokenisés. », explique-t-il.
Néanmoins, « tokeniser pour tokeniser ne fait pas sens », affirme-t-il. En effet, il est important qu’un actif puisse apporter une plus-value via la blockchain. En parallèle, il est également crucial que ces actifs soient « machine readable » et « machine executable ». Pour cela, une définition algorithmique est alors nécessaire.
Une définition algorithmique
Ralf Kubli confie qu’il déteste l’appellation « Real World Asset ». Selon lui, elle ne renvoie à rien, et ne possède pas de réelle définition. En effet, s’il existe des « Real World Assets » alors que sont leurs opposées ?
Tokeniser les actifs que nous connaissons donc déjà de fond en comble semble être un risque mieux mesuré. La définition algorithmique est alors nécessaire. Une définition algorithmique déterministe permettrait effectivement une lecture et une exécution par la machine. Conséquence directe : la disparition de l’intervention humaine ou, au moins, la diminution importante de celle-ci.
C’est là qu’intervient ACTUS (Algorithmic Contract Types Unified Standards), un système qui permettrait à chaque actif sur la blockchain de transporter, avec lui, sa propre définition. L’objectif ici réside dans la standardisation des pratiques au niveau mondial.
Dans les faits, le modèle proposé par ACTUS permet une représentation algorithmique intelligente et lisible par les machines de tous les accords juridiques, ainsi qu’une séparation stricte du connu et de l’inconnu.
Aider le régulateur
ACTUS permet plusieurs choses. Tout d’abord, il est question de standardiser les pratiques et de les rendre plus harmonieuses. Dans le paysage régulatoire actuel, force est de constater que chaque régulation locale tend à aller à l’encontre des autres. Si, au niveau Européen, MiCA fera bientôt foi, nombre d’acteurs de l’industrie s’accordent pour affirmer que le projet reste encore incomplet. Une harmonie plus forte est alors nécessaire.
En parallèle, la tokenisation se pose comme un véritable facteur de croissance car, comme l’affirme Ralf Kubli :
« Le tokenisation permet d’augmenter les biens en circulation dans un système économique. » avant d’ajouter, un peu plus tard « Quiconque comprend ça, s’octroie la chance de pouvoir construire un marché de capitaux. »
La régulation n’est pas encore claire concernant la tokenisation. Le régulateur est occupé, et ne semble pas cerner les tenants et les aboutissants de ce marché. L’adoption d’ACTUS permettrait donc ultimement de donner un grand coup de pouce au régulateur dans sa prise de décision.
À propos de Ralf Kubli
Ralf Kubli possède plus de 25 ans d’expérience au sein du marché des capitaux. Il est membre du conseil d’administration de la Casper Associations en plus d’être président Europe de Validation Cloud et conseiller pour Nucleus Finance.
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