Contraint par la justice américaine de stopper l’émission de sa crypto-monnaie Gram, Telegram diffère le lancement de TON d’un an. La messagerie s’efforce toutefois de retenir ses investisseurs, leur promettant notamment des actions en remplacement des tokens.
Fin mars, la justice américaine, à la demande de la SEC, a pour la seconde fois fait barrage à l’émission du token Gram. Pour le régulateur, l’ICO de Telegram était illégale au regard de la législation.
L’entreprise n’a annoncé que cette semaine sa décision de reporter de nouveau la mise en production de sa blockchain TON. Celle-ci doit accompagner l’émission de sa crypto-monnaie. La sortie est désormais programmée pour avril 2021.
Les investisseurs fidèles recevront 110% de leur investissement
Ce nouveau retard est à première vue une très mauvaise nouvelle pour les investisseurs. Ces derniers ont contribué, au travers d’ICOs, à hauteur d’1,7 milliard de dollars. Comme il s’y était engagé en octobre 2019, Telegram leur propose cependant de récupérer 72% de leur investissement.
C’est une option, mais pas la seule. Depuis le 29 mars, la société fondée par Pavel Durov, offre à ces investisseurs une alternative. Dans une lettre, Telegram leur propose de nouvelles conditions financières.
En signe de gratitude pour votre confiance dans TON, nous vous offrons également une option alternative pour recevoir 110% de votre investissement initial d’ici le 30 avril 2021, soit 53% de plus que le montant de résiliation,” est-il écrit.
Concrètement, les acquéreurs de Gram peuvent renoncer à récupérer leur part de 72% et prêter ce montant à l’éditeur. Ce prêt donnera ainsi droit à des intérêts. Le 30 avril 2021, les investisseurs optant pour cette option pourront prétendre à 110% de leur placement initial.
Remboursement en tokens ou en capital de Telegram
Mais sous quelle forme pourront-ils alors récupérer leur mise de départ ? Sur ce point aussi, plusieurs scénarios sont envisagés. Les investisseurs recevront à cette échéance « des grams ou éventuellement une autre crypto-monnaie aux mêmes conditions que celles de leur contrat d’achat initial. »
Toutefois, Telegram n’ignore pas que la justice et la SEC pourraient faire échec à ce projet. Dans cette éventualité, l’entreprise s’engage à rembourser sa dette grâce à ses fonds propres. Avec désormais 400 millions d’utilisateurs actifs chaque mois, l’éditeur se montre confiant.
Dans sa lettre, il estime en effet que sa « valeur en fonds propres dépassera au moins de plusieurs fois le montant total de sa dette potentielle résultant de cette offre. » Les investisseurs hériteraient dans ce scénario d’une part du capital d’une application très populaire au niveau mondial.
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