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Dans l’univers de la blockchain, l’industrialisation n’est pas encore la norme. Des pratiques s’imposent cependant comme des standards. C’est particulièrement vrai en matière d’infrastructure avec 80% des déploiements en mode hybride ou multicloud en 2020.
Gartner a déjà prévenu : observer les effets réels de l’adoption de la blockchain demandera encore du temps. Le cabinet estimait quelques mois plus tôt qu’une transformation des différentes industries par la blockchain interviendrait dans un délai de 5 à 10 ans.
Néanmoins, des tendances se dégagent d’ores et déjà, notamment en matière d’infrastructure technique. Certaines, comme le recours au cloud, devraient d’ailleurs s’accentuer en 2020, estime ainsi Forrester.
Le cabinet prévoit ainsi que plus de 80% des déploiements blockchain exploiteront l’année prochaine des infrastructures hybrides ou multicloud, voire les deux à la fois. Et les entreprises attendent donc des acteurs cloud qu’ils leurs fournissent les solutions nécessaires.
“Que ce soit en raison d’exigences réglementaires (par exemple, la nécessité d’exécuter un nœud on-premise dans un pays où le fournisseur de cloud choisi n’est pas présent) ou de la volonté des membres du réseau de s’en tenir à leurs fournisseurs de cloud public existants, les entreprises ont clairement indiqué aux fournisseurs de technologie qu’il est inacceptable de proposer uniquement de la blockchain-as-a-service sur le cloud d’un seul fournisseur,” souligne l’analyste Martha Bennett.
Les entreprises technologiques ont cependant déjà réagi en proposant des offres plus adaptées. Et elles continueront à les développer pour répondre à la demande des entreprises, note en outre le cabinet.
Autre attente forte des entreprises, et qui s’accentuera encore en 2020 : l’interopérabilité. Les membres de réseaux blockchain privés souhaitent ainsi parvenir à une interconnexion entre plusieurs de ces réseaux pour répondre aux besoins d’un même cas d’usage, comme la traçabilité d’un bien alimentaire dans l’ensemble de la chaîne logistique.
“Les participants à ces réseaux permissionnés sont désireux de comprendre si oui, et comment, ces différentes chaînes seront en mesure d’interagir,” précise Martha Bennett. Le développement de l’interopérabilité est à ce titre nécessaire.
Le débat entre blockchain publique et blockchain privée n’est pas tranchée. Et le rapprochement de ces deux mondes n’est pas pour 2020. Les équipes dirigeantes devraient cependant s’emparer à leur tour de ce débat. Et trancher ? Sans doute pas l’année prochaine.
“Bien qu’il ne soit pas réaliste aujourd’hui de prendre en charge des cas d’utilisation complexes à l’échelle de l’entreprise sur une blockchain publique, les préoccupations concernant l’interopérabilité entre plusieurs chaînes en silos ont déjà donné lieu à des discussions sur le rôle des blockchains dans les processus d’entreprise” remarque néanmoins Forrester.
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