La crypto a la vie dure, surtout face aux préjugés et autres mythes. Un rapport récent de Chainalysis démontre surtout qu’il reste encore un effort important à réaliser quant à l’éducation autour de cette nouvelle catégorie d’actifs. Voici 5 mythes évidemment faux sur les cryptomonnaies.
Le mythe selon lequel la crypto, c’est pour les criminels
Il s’agit probablement du consensus le plus populaire : les cryptos servent surtout à blanchir de l’argent et à réaliser des transactions illégales. Si l’exemple de la Silk Road et du financement de certains groupes terroristes revient souvent, il est nécessaire de nuancer. Non seulement les trafics de drogue ont lieu davantage via les monnaies fiduciaires, mais le financement de groupes armés également.
Selon le rapport de Chainalysis, les seulement 1% des transactions réalisées en crypto-monnaies sont en réalité réalisées dans un cadre illégal. Il convient alors de rappeler que les crimes financiers et liés à l’argent n’ont pas attendu l’avènement des cryptos pour s’épanouir et défier les cadre réglementaires.
Il est impossible d’empêcher les criminels d’utiliser la crypto
Voici un autre mythe sur la crypto qui a la vie dure. Si le public s’inquiète bien souvent de l’utilisation des cryptos, l’argument de l’impossibilité d’empêcher les criminels de l’utiliser revient de manière récurrente. Une fois de plus, cette information tend à être de plus en plus fausse, ou plutôt, dépassée de plusieurs années.
Les États-Unis, Singapour et même l’Europe ont redoublé d’efforts afin d’installer un cadre réglementaire fiable. Récemment, le Royaume-Uni votait un texte de loi permettant de saisir et de geler les cryptoactifs d’un individu ou d’une entreprise en cas de soupçons. Ailleurs, l’étau se ressert également, et les régulateurs travaillent d’arrache-pied pour proposer des solutions adéquates.
Les cryptomonnaies sont toutes des scams
Il s’agit du mythe préféré des personnes complètement étrangères à l’industrie. Malheureusement, la crypto a mauvaise presse. Dans les médias mainstreams, on retrouve fréquemment cette idée que les crypto-monnaies sous toutes, ou presque, des arnaques et des Ponzi. C’est évidemment faux et, une fois de plus, Chainalysis l’a démontré au travers de données intéressantes.
Si le rapport des experts fait état d’une hausse des romance scams, il convient toutefois de noter deux points importants. Tout d’abord, l’arnaque se réalise ici d’un humain à l’autre. Celle-ci a également lieu sans crypto et au travers de monnaie fiduciaire, il s’agit de social engineering. Ensuite, Chainalysis note que les arnaques crypto ne représente qu’une fraction de l’industrie tout entière. Une fois de plus, il semblerait donc que les malfaiteurs n’aient pas attendu la naissance des premiers tokens pour agir.
Les cryptomonnaies n’ont pas réelle utilité
Il est vrai que certaines crypto-monnaies posent la question du use case, ou cas d’usage. Cependant, force est de constater que la majeure partie des cryptos n’obéissent pas au mythe et possèdent finalement un réel cas d’utilisation. Les paiements internationaux semblent être au cœur des problématiques abordées par les projets crypto.
En parallèle, un nombre croissant d’individus et d’entreprises choisissent d’utiliser les cryptos comme moyen de mettre de l’argent de côté. Citons, notamment, les pays le plus touchés par l’hyper-inflation, comme la Bolivie ou encore le Liban. Au Venezuela, plus de 37.4 milliards de dollars ont été reçus en 2022.
Toutes les cryptos sont les mêmes
Il serait une grossière erreur de penser que toutes les cryptos sont les mêmes. Pourtant, c’est un argument encore trop répandu. Chaque crypto est différente, en réalité. Chacun possède un tokenomics différent, un numéro de contrat différent, un use case différent, une communauté différente, etc.
Bitcoin représente un modèle à part entière, qui est aujourd’hui majoritairement utilisé pour épargner face à l’inflation. Ethereum est davantage orienté vers l’innovation et le développement de solution. Les cryptos DeFi proposent des solutions aux personnes sans banque. Il existe ainsi de nombreuses catégories de cryptos qui renferment, à leur tour, de nombreuses cryptos toutes différentes entre elles.
Sources : Chainalysis
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Romaric Saint Aubert
Crypto-journaliste
