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Dans le cadre d’un projet pilote, des clients de l’assureur santé Anthem accèdent de manière sécurisée et partagent leurs données de santé avec des tiers via la blockchain. D’ici 2 à 3 ans, les 40 millions d’assurés de l’entreprise seront concernés.
La blockchain fait son chemin dans le monde de l’assurance. Le second assureur santé des Etats-Unis, Anthem, a lancé un pilote dédié à la blockchain. Ce projet technologique permet à l’entreprise de proposer à ses clients d’accéder à leurs données, mais aussi de les partager.
Et l’ambition de l’assureur d’ici deux à trois ans, c’est de généraliser ces usages auprès de ses 40 millions de clients. Le PDG d’Anthem, Gail Boudreaux, estime en effet que la blockchain répond à l’enjeu principal du partage de données de santé : la confiance.
Interconnecter les systèmes de santé avec confiance
Plusieurs mois auparavant, l’assureur avait déjà réuni des partenaires pour avancer sur des cas d’usage de la blockchain dans le secteur. Y participait notamment IBM, un fournisseur très présent dans ce domaine.
Avec la blockchain, l’objectif d’Anthem est clair : contribuer à assurer la confidentialité des données des patients tout en accompagnant l’interconnexion des systèmes électroniques de santé dans un cadre de confiance entre partenaires.
Grâce à la blockchain, les patients auront donc accès de manière sécurisée à l’ensemble de leurs données de santé. Ils pourront également déterminer précisément qui a eu accès à ces informations, comme par exemple des laboratoires pharmaceutiques.
Des accès gérés par le patient depuis son smartphone
Dans son pilote, Anthem donne également la possibilité aux patients de gérer l’ouverture de leurs données. Grâce à une application sur smartphone et à des QR codes, ils peuvent donner accès à ces informations à des prestataires de soin. Cet accès est cependant limité dans le temps et peut être révoqué lorsque le patient le souhaite.
Anthem expérimente cet usage de la blockchain privée Hyperledger Fabric auprès de 200 de ses salariés. L’assureur prévoit de l’ouvrir à de premiers assurés au début de l’année prochaine. Il développe par ailleurs d’autres cas d’usage.
L’utilisation de la blockchain pour l’accès aux données de santé n’est pas nouvelle néanmoins. Une startup franco-américaine, Embleema, propose même de réunir ces données sur une marketplace. Les patients peuvent ainsi les monétiser en toute transparence grâce à une blockchain.
Pour le cabinet Frost & Sullivan, les premiers cas d’usage de la blockchain dans l’univers de la santé (gestion de la facturation médicale, dossiers de santé personnels, suivi de la chaîne d’approvisionnement pharmaceutique…) permettront à ce marché de franchir les 500 millions de dollars d’ici 2022.