L’autorité présidentielle américaine a désormais le droit de bloquer l’accès aux cryptos des individus et institutions. Cette nouvelle mesure soulève des questions et des inquiétudes dans la communauté crypto face à l’autorité directe du gouvernement.
Des pouvoirs trop étendus ?
Les États-Unis ont récemment passé une loi permettant aux hautes autorités de bloquer l’accès aux cryptos d’un individu ou d’une entreprise. Cette mesure, vivement critiquée, sème la paranoïa au sein de la communauté crypto.
Dans les faits, le président peut, sur simple décision, bloquer les transactions entrantes et sortantes des personnes américaines, mais aussi des entités étrangères. Par ailleurs, il a également la possibilité d’imposer des conditions strictes aux institutions financières étrangères.
Plusieurs voix se sont levées concernant la profondeur et l’étendue du pouvoir octroyé par une telle mesure. La communauté pointe principalement du doigt la possibilité, pour les autorités, d’avoir accès à n’importe quel protocole ou smart contract.
Entre liberté et contrôle
Le Web3, par définition, cherche à rendre sa souveraineté à l’utilisateur. Pour ce faire, de nombreux protocoles ont recours aux crypto-monnaies, aux DAO (Decentralised Atonomous Organisations) et aux smart contracts.
De leur côté, les cryptos sont nées avec, pour but, la possibilité d’avoir plein pouvoir sur ses propres finances sans avoir à dépendre d’une autorité extérieur. Les crypto-monnaies renvoient, notamment, au concept d’absence de confiance nécessaire dans les transactions.
Les mesures récemment prises par les États-Unis rentrent donc en contradiction avec les valeurs des crypto-monnaies. En parallèle, plusieurs utilisateurs pointent du doigt cette véritable effraction dans la vie privée et financière des individus, et qualifient la mesure de privative de liberté.
Une simple question d’élection ?
Les élections présidentielles approchent à grands pas et nul n’a pu ignorer les récents évènement liés à Donald Trump. Joe Biden, opposant ferme à la politique de l’ex-président des États-Unis, ne s’est jamais montré particulièrement crypto-friendly.
À l’inverse, Donald Trump est allé jusqu’à accepter les dons en crypto-monnaies afin de financer sa campagne électorale. Le nouveau pas pris par les gouvernements Américain ne serait-il donc qu’une tentative de réguler les crypto-monnaies de manière forte avant de n’avoir à passer le pouvoir à un certain Trump ?
Si la question reste en suspens, force est de constater qu’à l’heure actuelle, les États-Unis sont l’une de plus grosses baleines crypto que le monde ait connu, avec plus de 15.9 milliards de dollars de crypto, selon les données d’Arkham Intelligence.
Concernant les libertés fondamentales, le temps dira si la liberté, si chères aux citoyens américains, finira par primer sur le contrôle et la surveillance.
Sources : Intelligence Authorization Act for Fiscal Year 2025
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Romaric Saint Aubert
Crypto-journaliste
