Le DeepWeb est source de tous les fantasmes, mais comment sont réellement utilisées les cryptos sur cette phase dissimulée d’internet ? Cryptonaute a mené l’enquête afin de vous en dire en plus.
La Silk Road a-t-elle vraiment disparu du DeepWeb ?
La Silk Road est probablement la représentation la plus populaire du DeepWeb dans la tête des non-initiés. Fermé à trois reprises, le site proposait, entre autres, des armes, de la drogue, et de nombreux produits illégaux. Déjà à l’époque, en 2011, soit deux ans avant sa première fermeture, celui-ci proposait l’achat en bitcoin (BTC).
Plus tard, le site avait ouvert à nouveau puis fut fermé par les autorités à deux reprises. La dernière était en 2017. Aujourd’hui, et bien malgré de nombreuses interventions des forces de l’ordre, de nombreux sites similaires continuent de foisonner sur le DeepWeb. Par ailleurs, ce sont majoritairement les cryptos qui y sont utilisées comme moyen de paiement.
Il ne semble exister aucune limite à ce qui est trouvable sur ces sites dont l’extension se termine systématiquement en « onion ». Armes, drogues, faux documents, la liste est longue. Plusieurs services, tout aussi illégaux, sont également disponibles, comme la possibilité d’embaucher un hacker, ou encore des crypto mixers, permettant de blanchir des fonds en quelques clics.
Plus qu’il n’en faut pour être illégaux
D’autres services et produits, certes douteux, sont également disponibles sur le DeepWeb. En quelques clics, les utilisateurs peuvent facilement se retrouver, même par inadvertance, sur du contenu illégal.
Concernant les solutions cryptos du DeepWeb, on retrouve aussi des wallets volées sur des plateformes bien connues. Tous les prix sont pratiqués. Plusieurs montants sont disponibles, mais la question reste en suspens quant à la véracité des annonces. Au cours de nos investigations, nous avons également trouvé une solution relativement douteuse de mining réalisé grâce à « de l’électricité volée », à en croire le site en question.
Une fois de plus, rappelons qu’il est impossible de savoir si les offre sont fiables. Des captures d’écran tendent à rassurer les potentiels acheteurs qui, pour rappel, se mettent en situation d’illégalité en décidant de passer à l’achat.
Les cryptos utilisées comme moyen d’accès à la démocratie sur le DeepWeb
Outre les options illégales et particulièrement peu recommandables du DeepWeb, les cryptos sont également utilisées à des fins tout à fait honnêtes. Tout comme sur le « Clear Web », soit le web accessible via les moteurs de recherches traditionnels, des solutions de dons sont présentes.
L’avantage du DeepWeb, c’est l’anonymat qu’il peut prodiguer. Ainsi, de nombreux opposants politiques, whistleblowers et autres journalistes utilisent le DeepWeb et les cryptos comme moyen de s’exprimer. En marge, plusieurs plateformes proposent des produits légaux en échange de quelques bitcoin (BTC), la crypto la plus utilisée, à ce jour, sur le DeepWeb.
Des figures mondiales, à l’instar d’Edward Snowden, utilisent Nostr. Or, à certains égards, Nostr peut être considéré comme faisant partie du DeepWeb, au moins en termes de référencement.
Deux poids, deux mesures
Le DeepWeb et les cryptos possèdent une histoire intimement liée. Les non-initiés font rapidement le lien entre la Silk Road, Bitcoin et le DeepWeb. Cependant, de nombreux ouvrages de référence sont également disponibles sur cette face cachée d’internet.
De nombreux livres et documents historiques tombent ainsi sous le poids de la culture de la liberté d’information ainsi que sous le joug de la culture crypto punk. À cet égard, des milliers de livres, pourtant protégés par des droits d’auteurs, peuvent y être trouvés gratuitement. Cependant, et en raison de l’aspect politico-anarchique du DeepWeb, le danger peut se trouver partout, même au sein d’un PDF aux allures innocentes.
L’utilisation des crypto-monnaies et le DeepWeb ne font que refléter, de manière digitale, ce qui existait déjà dans la vie réelle. Le blanchiment d’argent, le marché noir et le trafic de toutes sortes d’objets illégaux existait déjà bien avant internet. La question de l’utilisation des cryptos sur DeepWeb reste donc en suspens sur un plan éthique.
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