Alors que les inégalités entre hommes et femmes restent marquées dans de nombreuses industries, le web3 tend à renverser la tendance. Ce week-end, les femmes présentes à CryptoXR ont pu témoigner et donner leur ressenti sur cet univers encore très masculin.
Les chiffres sur la présence des femmes dans le web3
En février 2023, Boston Consulting publiait un rapport alarmant : seulement 13% des équipes fondatrices du web3 comprennent une femme. Environ 7% des fondatrices sont des femmes, et seulement 3% des projets ont une équipe exclusivement féminine. Une parité fort peu respectée qui tend encore à laisser la gent féminine en marge d’une industrie dans laquelle elles excellent pourtant.
À CryptoXR, un panel féminin expliquait toutefois que le monde des NFTs était le premier à renverser la tendance. Ainsi, une répartition plus proche des 50% semblait se décliner à l’horizon. Dans le web3, le sentiment général s’accorde pour affirmer que les femmes arrivent petit à petit à se trouver une place au sein du web3. On notera tout de même un taux plus important en Amérique du Nord, avec 17% de femmes qui sont des fondatrices de projets.
L’avant web3
La plupart des femmes présentes à CryptoXR n’étaient pas originellement issues du web3. Pour la plupart, il s’agissait d’une reconversion, ou encore d’une suite logique, du fait de leur milieu professionnel. Pour Sophie Merdignac, chargée de gestion de projet à Wagmi Studio, le tournant fut particulier :
« Je viens d’un milieu très masculin, celui du sport mécanique, et plus particulièrement de la moto. J’avais plus de remarques sexistes dans ce milieu là que dans le web3, mais je pense que les problèmes sont avant tout liés à l’éducation. Personnellement, j’ai toujours été carriériste, mais ce n’est pas quelque chose qu’on apprend en tant que femme. Dans le web3, les gens se rendent compte que nous sommes pertinentes. »
En parallèle, elle évoque également une situation passée dans laquelle il lui a été dit qu’un client, parce qu’il était de sexe masculin, en savait évidemment plus qu’elle sur les cryptos. Elle ajoute également que le nombre de comportements sexistes et parfois très edgy de ses ex-collègues masculins était important. À la limite du harcèlement sexuel, elle a cependant réussi à trouver un environnement plus sain au travers du web3 et des crypto-monnaies.
Margaux Bonetti, PR & Partnership Manager à CBI, partage des problèmes différents mais tout aussi affligeants :
« On a l’impression que les gens sont encore étonnés de voir des femmes dans ces types de postes. On m’a déjà dit plusieurs fois que si je ramenais des clients, c’est uniquement parce que je suis une femme. C’est non seulement un manque de reconnaissance de mes compétences, mais un rejet total d’une possibilité que ces compétences puissent même exister, ou avoir existé. »
Par ailleurs, de nombreuses femmes dans le web3 évoquent le syndrome de l’imposteur, ce sentiment de ne pas être à sa place qui pousse constamment à se remettre en question, soi-même et ses propres compétences.
Liberté, inclusion et plus-value : la touche féminine
Ainsi, de nombreuses femmes cherchent à aller vers le web3. Les motivations sont les même que celles des hommes : l’intérêt pour la décentralisation, la curiosité autour des cryptos, ou encore l’amour de la tech, comme en témoigne Laura Moretti, COO de Crypto Daily, qui explique être « née dans la tech », et pour qui cette orientation représentait simplement une suite logique.
La liberté et l’inclusion sont donc des valeurs importantes pour les femmes du web3. Cependant, en parallèle, le panel rappelle que les femmes ont également une plus-value qui leur est propre à apporter à l’écosystème.
« Nous avons des compétences. […] Je suis arrivée dans un milieu très masculin, puis je me suis rendu compte que j’étais complémentaire. J’apporte une autre touche », déclare Laura Moretti au sujet de son arrivée dans le web3.
Il s’agirait alors d’un secteur qui permet aux femmes d’obtenir plus de liberté, plus de respect, mais aussi plus de reconnaissance en tant que pair dans les milieux professionnels. « Le pseudonymat est une force pour les femmes », comme l’explique Agathe Laurent Richard, mais il est aussi question de soutiens :
« On aimerait du soutien au quotidien, et ne pas avoir à applaudir les hommes qui nous respectent comme si c’était exceptionnel. »
Les conseils des femmes du web3
Maurgane Rose Nlandu, Formatrice et conférencière, pense réellement avoir trouvé sa place dans le web3 :
« Ici, on est bien accueillies, et on est soutenues par les hommes. On a la place qu’on a grâce à nos compétences, notre savoir-faire, mais aussi grâce à ce soutien. »
C’est aussi le cas de nombreuses autres femmes du même milieu qui, pourtant, sont issues d’industries parfois très différentes. Ainsi, le panel de la conférence sur les femmes sur le web3 a bien voulu délivrer quelques conseils aux femmes qui hésiteraient encore à s’insérer dans ce milieu.
Le message est clair : il ne faut pas avoir peur, et il faut être confiante. Pour chacun d’entre elle, les femme dans le web3 peuvent ainsi se résumer en quelques mots : Libres, émancipées, curieuses, à leur place, et pertinentes.
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