Accueil Notre point sur le Gaming dans le Web3 : l’adoption prend du temps
Actualités sur Blockchain, Toute l'actualité, Web 3.0

Notre point sur le Gaming dans le Web3 : l’adoption prend du temps

Rejoignez notre groupe Telegram pour rester au courant des dernières nouvelles crypto en direct.

La Next Block Expo (NBX) de Berlin se termine après de nombreuses questions sur l’état du gaming web3. Entre difficultés d’adoption et innovations, les acteurs de l’industrie proposent des discours d’un genre nouveau.

Le gaming peine à s’insérer dans le web3

Les étages du CineStar Berlin sont remplis. À chaque palier, les stands des entreprises et des start-ups se déroulent aux visiteurs venus en apprendre un peu plus sur la blockchain et ses possibilités. Chaque salle est réservée afin d’offrir un panel d’intervenants nouveaux toutes les heures. Une question revient toutefois dans de nombreuses conversations : pourquoi le gaming ne perce-t-il pas réellement sur le web3 ?

En effet, ce ne sont pourtant pas les solutions qui manquent en la matière. Si Sandbox et Axie Infinity restent les figures de proue de cette industrie qui n’en n’est qu’à ses prémisses, les opportunités sont pourtant bien plus nombreuses. Cependant, l’adoption peine à arriver, et les joueurs cherchent encore le jeu qui les fera vibrer.

En la matière, deux écoles majeures semblent se manifester. Il y a, d’un côté, ceux qui pensent que la blockchain et le web3 ne devraient être qu’un outil, placé à l’arrière du décor. À contrario, d’autres pensent qu’il est indispensable de créer une véritable économie au sein de laquelle le joueur serait également acteur majeur de cette dernière.

cryptonaute twitter

Des obstacles majeurs

gaming web3 NBX

Selon Michel Bartczak, CEO de Metapro, il existe un réel obstacle de compréhension du côté des joueurs traditionnels. Il ajouté également qu’il est important de voir le projet comme un divertissement avant tout :

« N’oublions pas qu’il s’agit de divertissement. Chez Metapro, 90% des joueurs n’étaient pas familiers avec les notions de wallets ou de web3. Ils ont fini par s’y mettre parce qu’ils ont perçu le potentiel de divertissement derrière les jeux. »

En effet, plusieurs projets ne reposent pas réellement sur le jeu vidéo en lui-même, mais plutôt sur la volonté de créer un écosystème, ou une DAO, avec, comme annexe, un jeu vidéo. En parallèle, la plupart des acteurs de l’industrie s’accordent sur la nécessité d’une éducation forte, afin de détailler le fonctionnement de la blockchain :

« Nous devons expliquer [aux joueurs] à quoi sert la décentralisation, parce qu’ils ne la comprennent pas. Parler de décentralisation à un joueur, c’est comme lui dire que son jeu peut être plus démocratique, mais concrètement, qu’est-ce que ça veut dire pour lui ? » explique Stan Fiedor de WeMixPlay.

Pour Yat Siu, Chairman à Animoca Brands, le contenu est, surprenamment, sans trop d’importance dans l’adoption du gaming sur le web3 :

« L’adoption n’a rien à voir avec le contenu. La réponse est avant tout émotionnelle. »

Il ajoute également une nuance importante qui pourrait peut-être se présenter comme culturelle :

« En Asie, les NFTs sont complètement acceptés. » déclare-t-il, nuançant avec l’Europe et les États-Unis.

L’utilisation des NFTs représente effectivement l’un des éléments majeurs du gaming web3. Nombreux de projets célèbres n’hésitent pas à proposer des NFT comme personnages principaux aux joueurs. De la même manière, plusieurs plateformes tentent de proposer des skins et autres objets optionnels sous forme de NFTs.

Des points communs avec les free-to-play

Metapro stand NBX

En prenant du recul, plusieurs points communs sont visibles entre l’adoption du gaming web3 et les free-to-play, à commencer par l’hésitation du public face à une technologie nouvelle :

« L’histoire ne fait que se répéter, comme avec les free-to-play, déclare Michael Dabrowski, CEO de Elympics et DraftMobile. Les joueurs et les développeurs craignent un peu les choses nouvelles. Le web3 suit le même chemin que les free-to-play en ce sens, alors que maintenant, certains free-to-play sont triple A. »

Force est de constater que les free-to-play fonctionnent à merveille. Selon une étude présentée par Statista, les revenus des free-to-play ont littéralement explosé les records en 2019. Fortnite empochait effectivement 1.8 milliards de dollars, et League of Legends arrivait à égalité avec Candy Crush Saga avec 1.5 milliards de dollars de revenus annuel.

En parallèle, une autre étude démontre que les revenus liés au secteur du jeu vidéo sont en hausse constante depuis plus de 10 ans. En 2019, les revenus de l’industrie étaient effectivement multipliés par deux en comparaisons des chiffres de 2011.

Quelles solutions pour l’adoption du gaming web3 ?

NBX gaming web3

Il est alors important, voire urgent, de trouver des solutions. Alors que l’industrie du jeu vidéo semble ne jamais s’essouffler, la technologie de la blockchain peine encore à faire valoir ses droits via le gaming web3. Plusieurs pistes sont alors envisagées. L’une d’entre elles est le Bitcoin Gaming. Cependant, l’idée n’est pas encore très claire, et représente surtout une prise de partie et un mouvement culturel.

« Il s’agit davantage d’un mouvement culturel. Les Ordinals ont permis à Bitcoin de passer des transactions au stockage de données, et du stockage de données au stockage de culture. Tout ce que nous achetons et ne voulons pas vendre représente la culture. Bitcoin est sur ce chemin, parce qu’il est sécurisé, mais il ne s’agit pas du seul chemin possible. […] Bitcoin est un système politique basé sur des croyances. Posséder un jeu sur Bitcoin fait surtout écho aux personnes qui croient en Bitcoin. » affirme Yat Siu.

Pour Stan Fiedor, la limite de Bitcoin en termes de gaming web3 repose essentiellement dans la vitesse de transaction. En effet, selon Statista, Bitcoin a une moyenne de transaction de 40 minutes, contre 0.75 minute pour Algorand (ALGO), par exemple.

À l’inverse, Paul Flanagan, Advisor chez Creative Mobile, prend une position contraire et émet l’idée d’un système sans crypto ni token. Selon lui, ce n’est pas toujours nécessaire. Une idée qui n’est pas partagée par Michal Dabrowski :

« Dans le monde des Free-to-Play, il y a une règle : le nécessite d’une soft currency et d’une hard currency. Sans ça, l’économie croule littéralement. »

Michel Bartczak ajoute également que les joueurs manipulent des actifs numériques depuis maintenant suffisamment longtemps pour les comprendre :

« Les joueurs sont habitués aux actifs numériques, même sans posséder de tokens, de cryptos ou de NFTs. Peu importe l’actif en question, mais celui-ci doit être connecté, d’une manière ou d’une autre, avec la monnaie du jeu. »

Plus tard, le CEO de Elympics ajoutera également qu’il s’agit à 100% de parvenir à changer l’état d’esprit des joueurs et leur perception de l’industrie web3 dès lors qu’il s’agit de gaming.

En définitive, 2024 pourrait s’annoncer comme l’année du gaming web3, bien qu’il soit encore trop tôt pour le dire. Toutefois, de nouvelles idées semblent émerger au sein d’une industrie qui se retrouve maintenant en difficultés depuis plusieurs années. Après avoir cerné les différentes problématiques quant à l’adoption, il s’agira maintenant d’être le premier à apporter les clés permettant de résoudre les problèmes propres au domaine.


Sur le même sujet :

Rejoignez notre groupe Telegram pour rester au courant des dernières nouvelles crypto en direct.
Ajoutez Cryptonaute à vos flux Google Actualités

Romaric Saint Aubert Crypto-journaliste

Romaric Saint Aubert Crypto-journaliste

Biographie

Romaric est journaliste pour Cryptonaute. Après un passage en faculté de lettres modernes, il s’oriente dans un domaine tout à fait différent, tout en gardant l’œil rivé sur les crypto et l’actualité de l’époque. Il investit alors dans son premier actif numérique : le bitcoin (BTC).

Majoritairement intéressé par Bitcoin, il s’est diversifié plus tard en se penchant également sur le web3, les NFT, les crypto-monnaies et la FinTech. Investisseur aguerri, il est capable d'orienter son entourage et ses lecteurs. Son expérience au sein de l’écosystème crypto et sur la blockchain lui permettent de proposer une actualité précise et experte à ses lecteurs, tout en gardant un recul et une objectivité indispensable à son activité.

Romaric se rend régulièrement en conférence ou à divers événements crypto dans toute l'Europe, notamment aux conférences Bitcoin, au Zebu Live ou aux événements relatifs à la blockchain. Fasciné par ce secteur en plein développement, il aime découvrir de nouveaux projets, apprécie l’innovation, et se laisse porter par son enthousiasme et sa curiosité.

Expertise

  • Bitcoin
  • Cybersécurité
  • Régulation cryptos

Accomplissements

  • Révélé un cas rare de cyberfraude
  • Rencontre avec de nombreux innovateurs de l’industrie
  • Participe à la création d’une équipe dédiée de journalistes

Publications

Éducation

  • Université Polytechnique des Hauts-de-France

Autres

  • Carte de presse FIJ n°1385
  • Journaliste indépendant

Suivez Romaric sur Twitter | LinkedIn

Recevez toute l'actualité crypto en direct sur Telegram
Rejoignez notre groupe Telegram