La récente affaire entre Gemini et le Digital Currency Group (DCG) en est un parfait exemple des situations chaotiques que peut connaître l’industrie crypto où le jeu de dénonciations et de contre-accusations est devenu l’ordre du jour.
DCG réfute les allégations de Gemini
Le DCG, dans une récente motion de rejet, a qualifié le procès intenté par Gemini et ses fondateurs, Cameron et Tyler Winklevoss, d’infondé et truffé de “fausses déclarations”. Selon DCG, cette affaire semble être une tentative de la part des fondateurs de Gemini de rediriger leur clientèle mécontente.
Les avocats du DCG ont déclaré que les jumeaux Winklevoss sont en train d’orchestrer une campagne de dénigrement public contre DCG et son PDG, Barry Silbert, sur les réseaux sociaux.
Ce qui est d’autant plus frappant, c’est que ni DCG ni Silbert n’auraient été impliqués dans la gestion ou la supervision du programme Gemini Earn, mais que c’est Genesis qui reste curieusement absent des défendeurs listés qui était en charge.
La distinction entre DCG et Genesis
Le nœud de la discorde réside dans la distinction entre DCG et Genesis. DCG a tenu à souligner que ces deux entités sont des “sociétés distinctes”, chacune ayant ses propres cadres dirigeants et équipes de gestion.
La poursuite semble faire abstraction de cette distinction essentielle, car, selon le dossier de DCG, Silbert et DCG “n’avaient pratiquement rien à voir” avec le programme Gemini Earn.
Outre les accusations qu’il considère comme étant “erronées”, DCG avance que la plateforme d’échange Gemini n’a pas suffisamment détaillé les allégations de fraude dans sa plainte. En d’autres termes, DCG estime que la plainte de Gemini est dénuée de fondement, ce qui justifie son rejet.
Ainsi, l’argument central repose sur le fait que le seul reproche adressé par Gemini concernerait des déclarations faites par Silbert lors d’un déjeuner en octobre 2022. Gemini aurait également admis que plusieurs autres facteurs, extérieurs à DCG, ont contribué à sa situation actuelle, notamment l’effondrement de FTX et des “fausses déclarations” présumées de Genesis.
Réactions et suites potentielles
Alors que la tension monte, la réaction de DCG ne s’est pas limitée à la salle d’audience. Après la plainte initiale déposée par les jumeaux Winklevoss en juillet, DCG avait minimisé l’affaire en la qualifiant de “coup de publicité”.
1/ Today, DCG filed a motion to dismiss the lawsuit filed by Gemini against DCG and Barry Silbert. Read the full preliminary statement here: pic.twitter.com/9DFOSY3t35
— Digital Currency Group (@DCGco) August 10, 2023
Plus récemment, dans un tweet, la société a qualifié le procès de “ridicule”, exprimant son souhait de se consacrer à sa mission première si la plainte n’aboutit pas.
Avant même que cette bataille juridique ne prenne forme, les Winklevoss avaient cherché à obtenir 1,2 milliard de dollars de DCG et Silbert, arguant d’une dette liée au programme Earn en raison des liens présumés avec Genesis.
La confrontation entre Gemini et DCG illustre la complexité croissante des litiges dans le secteur des crypto-monnaies. Alors que le dénouement de cette affaire est encore incertain, elle met en lumière l’importance de la clarté et de la transparence dans les relations d’affaires dans le monde de la blockchain.
Source : Blockworks
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Emmanuel Mounier
Rédacteur
