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Rencontrez cet ex-organisateur de tournoi de poker qui lance son stablecoin euro

Charles Ledoux
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Pierrick Torasso a été pendant plus de 10 ans un des principaux organisateurs de tournois internationaux de poker, notamment en France, en Europe, en Afrique. Il a également travaillé avec EuroSport Poker et RTL9 et s’est rapidement créé un réseau important dans le monde du poker.

Alors qu’il est le témoin de l’émergence de l’adoption des cryptos et du Bitcoin chez les joueurs professionnels, il comprend alors l’intérêt et les solutions qu’apporte cette technologie.

Il décide alors de créer sa propre marque web 3 : Metabank France. Metabank France propose tout ce que propose une banque, mais avec tous les avantages de la blockchain. Son slogan est révélateur : Liberté-fiabilité-Sécurité (Liberty, Safety, Trust).

Apprenez-en plus sur Pierrick, sur son parcours, sur Metabank France, son projet de stablecoin euro et bien plus encore à travers cet entretien exclusif :

Comment et quand as-tu découvert la crypto ?

J’ai découvert la crypto à Marrakech pendant un tournoi international de poker que j’organisais.

Moi, je suis quelqu’un d’assez prudent dans la vie. Du coup, j’ai observé, j’ai commencé à faire mes recherches, à essayer de comprendre. Je n’ai pas du tout investi d’argent, j’en ai parlé autour de moi, mais je n’y crois pas vraiment au tout départ, en 2014. Parce que je ne comprenais pas tout simplement. Et comme beaucoup de gens, quand tu ne comprends pas, tu tires tes propres conclusions. 

Et puis, je commence à me rendre compte qu’il y a beaucoup de gens dans l’univers des jeux qui commencent à s’y plonger.

Tu décides donc de te lancer dans cet univers et tu crées MetaBank France. Peux-tu nous dire pourquoi ce choix ? 

Il faut être extrêmement précis sur les éléments de langage, parce que nous ne pouvons pas créer une banque comme ça. Donc, Metabank France, c’est une marque qui appartient à la SAS “en liens”.

Et la SAS “en liens” est la boîte qui est spécialisée dans le marketing et l’onboarding, dans l’univers au départ des jeux ou des jeux en ligne. Mon travail était d’organiser des events pour des casinos, mais aussi de générer derrière un énorme volume de joueurs. 

Le projet consiste donc à vouloir créer un stablecoin collatéralisé en 1:1 avec des euros fiat sécurisés dans une banque française avec un objectif de répondre à toutes les contraintes, toutes les obligations ou toutes les réglementations. En tout cas, ce que peut imposer, directement ou indirectement, l’autorité des marchés financiers et la BCE

Et très rapidement, nous nous sommes aperçus qu’il y avait des barrières pour accéder aux marchés qui étaient assez importantes, notamment avec un certain nombre d’agréments. J’ai raisonné à l’envers, en me disant qu’est-ce que je n’ai pas besoin comme agrément et ce que je peux faire sans agrément ? 

Le projet est né comme ça. Je suis allé chercher des copains à moi, passionnés par le monde de l’entreprise, d’autres par les jeux. Et puis, petit à petit, nous avons réussi à se créer un réseau dans l’univers du web 3. Je pense spécialement à Julien Sirtaine de JSECapital qui est réputé, je pense à Alexandre Borene mais également à Code Insight.

Metabank, ce que nous proposons, est un produit français qui répond à toutes les contraintes de l’AMF, qui répond à toutes les contraintes de la BCE en termes de conservation de réserves. 

C’est un projet dans lequel tout le monde pourra le lire dans le whitepaper avec des audits, des comptes de réserve qui vont être mis sur notre site en ligne tous les trois mois. Pour des raisons de budget au départ. Ensuite, nous le ferons tous les mois.

Quelles ont été les démarches pour être autorisé ?

On a dû évidemment passer les services de risk management de la Banque Delubac et de KPMG pour montrer que nous étions en conformité. Ce qui s’est très bien passé avec un excellent accueil de leur part.

Ensuite, nous nous sommes dits que l’on pouvait aller plus loin. Et la BPI a répondu très rapidement en nous accordant des subventions à l’innovation. Donc des subventions publiques. Cela a vraiment renforcé ce caractère de faisabilité, de légitimité et de légalité parce que pour nous, c’est vraiment essentiel.

Puis, tout simplement, on a continué d’avancer pierre par pierre. Nous avons rencontré des investisseurs. 

En quoi consiste Metabank France aujourd’hui ?

Notre produit aujourd’hui, c’est un exchange. Il va fonctionner uniquement pendant une période donnée en cercle privé, avec des bêta-testeurs qui pourront s’on-border, mais qui seront limités. Cet exchange va permettre l’achat / revente de stablecoins, du Ca†stablecoin. 

Comment vous émettez ce stablecoin ?

Nous sommes partis sur le smart contract de Membrane Finance, la banque finlandaise qui a créé un super stablecoin. Il correspondait réellement à ce que nous voulions faire. Et ensuite, nous nous sommes entourés de Code Insight et puis de CTO qui se sont occupés de toute la partie de mise en œuvre de l’exchange et du stablecoin. 

Vous voulez être également une DAO, comment est gérée celle-ci ?

Pour apporter toute une partie de décentralisation, nous avons un token de gouvernance qui va permettre de piloter les projets de la banque, puisque notre objectif, ce n’est pas de faire un autre stablecoin qui est en euro. Même si aujourd’hui, quand tu vois l’hégémonie du dollar et que tu sais que 30% des transactions se font en euro à l’international, la légitimité d’un stablecoin en euro est tout à fait naturelle. 

Cependant, notre démarche, ce n’était pas de dire, nous allons créer un stablecoin. Notre vision est vraiment d’apporter au fur et à mesure ce qu’une banque peut proposer, mais dans le Web 3.

C’est-à-dire de financement d’entreprise, de crédit, de prêts, tout ce que tu veux. Mais évidemment, tout ça dans une certaine temporalité, nous n’allons pas faire ça demain en 20 jours, les choses demandent du temps, d’être bien conseillé. 

Donc, cette DAO a vocation à permettre aux holders de notre token de pouvoir voter sur 25 points de vote permanent qui sont décrits dans notre whitepaper.

Les DAO sont comme la démocratie d’une entreprise, est-ce le futur de notre société et de l’entrepreneuriat ?

Aujourd’hui, tu as une très grande démocratie qui est la France, une encore plus grande démocratie qui est l’Europe. Souvent nos gouvernants disent que les citoyens sont peu impliqués dans la démocratie. Nous nous sommes dits simplement que grâce à ce super outil qu’il y a le web 3 nous pouvons finalement les impliquer dans leur souveraineté monétaire citoyenne. Cela a beaucoup de sens parce que tout le monde a ce point commun d’utiliser de l’argent tous les jours. 

Notre idée était de contrecarrer la volatilité de Bitcoin, mais de conserver sa philosophie, c ‘est-à-dire la souveraineté citoyenne. Puisqu’en fait, Bitcoin, c’est ça, la souveraineté citoyenne avec cette forte volatilité.

Je vais rebondir sur le Bitcoin. Le Bitcoin est la crypto évidemment à laquelle je crois le plus sans aucune ambiguïté. Cependant, je pense que ça fonctionne pour de nombreux pays émergents ou en difficulté économique, mais que pour les occidentaux, ça me paraît compliqué que le bitcoin puisse remplacer un jour nos monnaies traditionnelles. 

Même si toute la valeur, même si tout ce qu’on en dit est formidable, je ne vois pas Mme tout le monde dans deux ans dire “j’accepte de toucher mon salaire d’expert-comptable à 1800 euros par mois en bitcoin avec le risque que le marché dévisse et se retrouver le lendemain matin avec 800 euros.”

Cela a déjà été fait et on sait les répercussions que ça a sur le marché. Par contre, c’est évident que dans de nombreux continents ou pays, je pense à l’Amérique du Sud. Il y a un certain nombre de pays en Afrique où tu as 99% des gens qui ont un téléphone portable, mais tu as 80% qui n’ont pas de banques, qui n’ont pas accès aux banques, ils sont bancarisés par l’intermédiaire des crypto. Bien entendu que pour eux c’est super intéressant. 

En Europe, il y a sans doute des problèmes, mais nous sommes à des années lumières de ça. Et en fait, pourquoi les cryptos, elles prennent une grande puissance ? C’est parce que les peuples qui sont dans des problématiques économiques, ils sont presque obligés.

Alors les stablecoins sont les cryptos les plus importantes selon toi ?

Pour moi le stablecoin, c’est le wifi de la crypto. D’ailleurs, quand Internet est arrivé, moi j ‘ai connu cela. En 96, j’avais un mobile 3G avec ta page qui se charge en 45 secondes, voire une minute. 

Quand tu leur disais Internet, adresse e-mail, ils étaient en panique exactement comme aujourd’hui. Comme quand tu as des quadragénaires à qui tu leur dis qu’ils vont avoir un wallet et que tu leur parles de blockchain. 

En fait, petit à petit, petit-à-petit, la technologie a permis d’amener le Wi-Fi, d’éliminer les bugs, etc. Aujourd’hui, une grand-mère de 75 ans reçoit sa box, c’est du plug and play, ça fonctionne. 

Eh bien, le stablecoin, c’est la même chose. Tu as eu l’essai des cryptos avec un certain nombre, comme Bitcoin, Ethereum, etc. Mais derrière le mass market, rien ne passera que par la stabilité monétaire et la stabilité monétaire ne peut pas provenir de cryptos volatiles. 

C’est encore une fois mon avis personnel et pour moi les stablecoins sont le wifi du web 3. Ils sont déjà une évolution dans une périodicité et une temporalité beaucoup plus courte que l’évolution de l’internet. 

Mais parce que la technologie évoluant de manière proportionnellement beaucoup le rapide, bien évidemment, la technologie avance à la même rapidité. Et nous sommes 25 ans après les premières connexions pour le grand public d’Internet et pour la crypto il aura fallu dix ans. Donc cela aura pris la moitié du temps. 

Et je pense que dans cinq ans, il y aura encore des nouvelles révolutions, parce que quand l’IA, quand l’informatique quantique va s’en mêler de tout çà et là, on en est vraiment proche, puisque les premiers ordinateurs quantiques accessibles commencent à exister. Je suis intéressé d’observer tout cela quoi et ça va aller encore plus vite, Tout va aller plus vite, grâce à cette technologie, au point où nos cerveaux n’iront plus assez vite. 

Comment se passe ta vie de CEO et de fondateur de projet ?

“Nous n’embauchons pas des gens intelligents pour leur dire ce qu’il faut faire, on embauche des intelligents pour qu’ils nous disent ce qu’il faut faire.”

Cette phrase m’a toujours marqué parce que finalement, il n’y a pas besoin d’être brillant. Il faut juste simplement savoir déléguer, avoir confiance aux gens. 

Alors plutôt en mode américaine, trust but verify. Ce n’est pas ouvrir les rennes comme ça. Mon rôle consiste juste à coordonner. Quand nous avons une idée avec les associés et les actionnaires, nous en parlons.

Finalement, je ne vois rien de compliqué parce que je me dis : “c’est mon job”. C’est de trouver les prestataires, c’est de lever des fonds, ensuite de mettre en relation les gens comme nous l’avons fait avec Code Insight, avec le CTO, avec notre agence média, pour qu’à la fin, on obtienne ce résultat.

Nous sommes allés chercher les expertises des gens qui savent faire et pas en disant : moi, je sais mieux que tout à chacun dans son domaine. Mon domaine, c’est plus la coordination et la stratégie marketing et la stratégie globale.

Et pourquoi votre slogan, Liberty Safety Trust ? Parce que ça m’a fait directement penser à “liberté, égalité, fraternité”. 

Alors ça tombe bien parce que c’est volontaire ! Tout d’abord, je te confirme que je suis ravi que tu me dises cela, parce que tu es le premier à me challenger là-dessus. Et tu as répondu à ma stratégie et à mes objectifs parce que je voulais que ça sonne liberté, égalité, fraternité, sauf que c’est déjà pris. 

Tout d’abord, n’importe quelle marque qui se respecte et qui veut internationaliser un produit, est basée sur un triptyque : Nike, Just Do IT.

Puis il y a beaucoup de marques qui vont travailler sur cette logique de triptyque. Donc, nous, en partant de cette base-là, puisque je viens du marketing, je me suis dit qu’il faut que je retrouve dans la marque la proposition de valeur que l’on veut importer aux utilisateurs et aux holders du projet. 

Donc, liberté, c’est parce que je pense que nous sommes dans une grande démocratie, que l’Europe est une des plus grandes. Je laisse chacun avoir son avis sur le sujet, mais dans la démocratie, avoir le choix est toujours meilleur et permet d’avoir plus de liberté. 

Ensuite, fiabilité, c’est parce qu’aujourd’hui la blockchain apporte une traçabilité. Sous toute réserve d’informatique quantique qui ne vienne pas détruire tout ça, la blockchain ne peut pas être corrompue.

Et la suite pour Metabank France ?

L’important, ce n’est pas combien je fais de chiffres d’affaires dans deux ans, c’est combien tu vaux aujourd’hui.

Metabank dans 2 ans peut avoir 200 000 clients parce qu’aujourd’hui, grâce au jeu, grâce à mon expérience dans le monde des tournois, je pourrais onboarder 2000 à 5000 personnes tous les mois. Notamment grâce à une méthodologie qui cible les joueurs, parce qu’un joueur reste un joueur.

Je vais donner une petite information : quand une néobanque te dit si tu parraines un copain à toi et qu’elle te promet 50 euros, c’est du pur marketing. 

Un joueur à qui tu lui donnes de l’argent, il le joue. Je ne peux pas t’en dire plus pour le moment, mais dis-toi que j’ai organisé plus de 200 tournois internationaux et du coup, à priori, ça va parrainer des joueurs. “

Metabank France est donc une banque web 3 sans être véritablement une banque sur le papier. Mais sur la blockchain, le projet pourrait ramener la liberté financière et la souveraineté citoyenne au cœur de notre société.

Alors que l’utilisation des stablecoins explose en Amérique du Sud ou encore en Afrique et en Asie, un stablecoin euro est nécessaire pour l’adoption en Europe, où la volatilité inquiète la grande majorité.

C’est pourquoi Pierrick est déterminé à offrir un outil aux gens pour simplement utiliser son argent comme il le souhaite. Il insiste sur le fait que le projet sera aux mains des holders, aux mains du peuple. 

Et grâce à son expérience et à son approche perspicace, il prouve qu’il sait naviguer entre les mailles du filet de l’AMF et de la régulation crypto encore opaque en Europe. L’évolution de celle-ci demandera résilience et patience. Mais grâce à Pierrick et Metabank France, nous avons au moins un projet français à soutenir pour voir où la route pourrait mener.


Source : Interview de Pierrick Torasso (PDG) de Metabank France.


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Charles Ledoux

Charles Ledoux

Charles Ledoux est un rédacteur pour Cryptonaute avec une expertise pour les crypto-monnaies et la technologie blockchain. Grâce à sa formation dans la « Crypto-Academy » du célèbre YouTubeur Pompliano, il a pu passer un mois à se former avec les meilleurs spécialistes de l’industrie des crypto-monnaies. C’est en observant des similitudes frappantes entre la permaculture et la technologie du Bitcoin qu’il a réussi à avoir une perspective et une expertise rare sur la technologie et son fonctionnement.

Après avoir écrit son premier livre à 10 ans et plusieurs autres ouvrages depuis, Charles met désormais en pratique son talent d’écrivain pour apporter le meilleur contenu possible aux lecteurs de Cryptonaute. Après avoir rencontré des dizaines d’acteurs majeurs de l’industrie et s’être créé un réseau de centaines de builders web 3, il apportera de nombreux contenus originaux comme des interviews, ou encore des enquêtes exclusives. En plus de son expertise technique sur la technologie blockchain, Charles permettra aux lecteurs d’être au “cœur” de l’industrie crypto.

Déterminé à créer le meilleur contenu possible, il a également le souhait de relayer des informations exclusives qui apportent de la véritable valeur ajoutée à l’industrie florissante des médias crypto.

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