L’AMF (Autorité des Marchés Financiers) a décidé, hier, de placer KuCoin sur sa liste noire, peu de temps après avoir rappelé à Bitget ses obligations légales. À l’approche de MiCA, le régulateur français ressert l’étau et l’Europe entrevoit déjà une refonte de son marché crypto.
KuCoin et Bitget sur la liste noire de l’AMF
Il y a tout juste une semaine, Bitget était rappelé à l’ordre par l’AMF. En cause, une absence de PSAN. Si certains acteurs rappelaient alors la « fuite » en avant de la plateforme du marché Asiatique, il semblerait que KuCoin ne soit guère beaucoup plus en règle.
Aux États-Unis, la plateforme a récemment été accusée de blanchiment d’argent par les autorités. Le lendemain, KuCoin proposait un airdrop important en BTC et KCS que certains auront perçu comme une manière de se racheter auprès du public. En France, toutefois, les choses sont différentes.
En effet, KuCoin, à l’instar de Bitget, vient tout juste d’être inscrite à la liste noire de l’AMF. Si les causes n’ont pas été révélées publiquement, l’absence de PSAN de la part de KuCoin est pourtant évidente. La plateforme ne figure effectivement pas sur la liste blanche de l’AMF.
Le régulateur ressert l’étau
Peut-être les accusations américaines à l’égard de KuCoin ont-elles également été un propulseur du blacklisting de la plateforme. Cependant, et alors que Bitget et KuCoin se retrouvent sur le même seuil pour l’AMF, la question des autres plateformes opérant en France se pose.
En France, il est tout bonnement illégal de proposer des services sur cryptoactifs sans posséder l’agrément PSAN. Si une certaine tolérance est néanmoins accordée, dans certains cas, par le régulateur, il ne s’agit généralement que d’un délai supplémentaire. La liste des plateformes crypto est longue. Pour l’heure, Binance et Coinbase, principaux fournisseurs, sont agrémentés.
MiCA approchant, il convient alors de se projeter dans le marché des cryptos post mois de juin. Après juin 2024, le marché s’attend à un renforcement des dispositifs légaux qui encadrent les plateformes crypto. Bitget et KuCoin sont-ils alors des cas d’école pour l’AMF, ou un signe de l’arrivée de MiCA dans les mois prochains ? Pour l’instant, force est de constater que l’avenir de la crypto en France, comme en Europe, sera bien différent de ce que nous avons connu jusqu’à présent, pour le meilleur comme pour le pire.
Sources : AMF
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Romaric Saint Aubert
Crypto-journaliste
