
Le boom des cryptomonnaies a entrainé l’apparition d’arnaques et d’escroqueries en tout genre. Après le scandale de FTX l’année dernière et, plus récemment, les fouilles des bureaux de Nexo en Bulgarie, la cryptosphère doit faire face à un nouveau dilemme. En effet, l’Europol et l’Eurojust viennent de démanteler un réseau de fraude crypto à grande échelle.
L’Eurojust s’allie à l’Europol pour démanteler un gros réseau
Ces dernières années, le secteur des actifs numériques a explosé et les investisseurs se sont littéralement jetés dessus. Cependant, les particuliers, qui comptent pour près de 80 % des investisseurs cryptos, sont les principales cibles des arnaqueurs. D’ailleurs, ces derniers se sont multipliés à un rythme tout aussi soutenu que les cryptomonnaies sur ces dernières années.
Pour protéger ces derniers, l’Eurojust (Agence de l’Union européenne pour la coopération en matière de justice pénale) s’est alliée à l’Europol (Agence européenne de police criminelle au sein de l’Union européenne). L’objectif ? Faire la chasse à ces réseaux d’escrocs qui sévissent dans la zone européenne. Dans un récent communiqué de presse, l’Eurojust a affirmé avoir réussi à démanteler tout un réseau de fraude aux cryptomonnaies. Le groupe criminel sévissait dans plusieurs pays d’Europe.
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4 centres d’appels perquisitionnés
Le réseau criminel a notamment installé des centres d’appels dans plusieurs villes européennes dont la Bulgarie, Chypre ou encore la Serbie. Ils ont escroqué des milliers de victimes en Suisse, Allemagne, Autriche, Australie et au Canada. Le montant de leur butin ? Des dizaines de millions d’euros.
Eurojust et Europol ont ainsi procédé à la fouille de quatre centres d’appels. Ils ont également fouillé 18 autres endroits soupçonnés d’être des cachettes ainsi que plus de 250 lieux de travail. À noter que les cachettes et les centres d’appels sont établis aux quatre coins de l’Europe : en Serbie, à Chypre, en Bulgarie et en Allemagne.
Un million de dollars américains en cryptomonnaies saisis
250 personnes ont été interrogées dans le cadre de l’enquête. L’Eurojust et l’Europol ont par ailleurs perquisitionné les différents centres d’appel. Ils ont embarqué 150 ordinateurs, des équipements électroniques ainsi que des sauvegardes de données. Ces derniers seront décortiqués par des experts et des analystes système. À l’issue de cette opération, une personne a été arrêtée en Allemagne et 14 autres en Serbie. Deux appartements de luxe, trois voitures ainsi que la somme d’un million de dollars américains en cryptomonnaies et 50 000 euros ont aussi été saisis.
Dans un communiqué de presse, l’Eurojust et l’Europol ont déclaré que le nombre de victimes de ces arnaques se monte à des milliers. Pour eux, ce n’est cependant qu’une partie immergée de l’iceberg. Ils craignent en effet que le système de centres d’appels ne fût qu’une infime partie du réseau. Les enquêtes qu’ils ont menées conjointement ont en effet révélé que les centres d’appel enregistraient de gros volumes de transactions financières.
? Successful action day in Bulgaria, Cyprus and Serbia:
With #Eurojust & @Europol support, authorities managed to take down a #cryptocurrency fraud network. ?
The criminals made numerous victims in Germany, Austria, Switzerland, Canada & Australia.
? https://t.co/99lw5RNC54 pic.twitter.com/Pa5qRiFD3R
— Eurojust (@Eurojust) January 12, 2023
De petits investissements qui peuvent rapporter gros
À l’instar des scams crypto, pour escroquer un maximum de gens, le réseau a coopéré avec de nombreux centres d’appels en Serbie. Ils ont aussi utilisé des infrastructures technologiques en Bulgarie, puis blanchi l’argent obtenu via la fraude à la cryptomonnaie, à Chypre. De petites annonces en ligne et des appels étaient ainsi passés depuis les centres d’appels pour inciter les victimes à effectuer de petits investissements dans les cryptomonnaies.
Dans un premier temps, ils reversaient de petits gains aux investisseurs pour les inciter à réitérer l’opération, mais avec des sommes plus élevées. Là, ils perdaient tout et le réseau empochait leur capital. La majorité des victimes de ces arnaques vivent en Allemagne. Aussi, l’opération a été menée par une équipe de 33 policiers allemands. Ils ont ainsi coordonné les actions à Chypre, en Bulgarie et en Serbie où ont été notamment perquisitionnés les centres d’appels qui sont depuis fermés.
Plus de 15 millions d’euros volés aux victimes
Pourquoi les escroqueries aux cryptomonnaies sont-elles nombreuses ? C’est parce qu’elles permettent aux malfaiteurs de récupérer un maximum d’argent en un peu de temps. Ils jouent sur le désir de gain de leur victime d’une part. D’autre part, de leur méconnaissance du secteur des cryptomonnaies pour se faire de l’argent sur leur dos. De plus, avec une règlementation quasi inexistante dans certains pays, les réseaux de criminels s’en donnent à cœur joie.
Ainsi, vers la fin de 2022, les forces de l’ordre d’Albanie et d’Italie ont mis la main sur un réseau d’escroquerie présumée à l’investissement en crypto. Cette arnaque a permis de voler près de 15 millions d’euros. La coalition policière menée par Eurojust et Europol a heureusement permis de démanteler le réseau et de mettre fin à leurs pratiques.
Dans tous les cas, les investisseurs, surtout les particuliers, doivent se rappeler qu’il n’existe pas de gains faramineux et garantis. Pour éviter les arnaques en tout genre, il vaut mieux se fier à des experts dans le secteur. Ne faites confiance qu’aux plateformes qui bénéficient d’une bonne réputation dans le secteur des cryptomonnaies. Cela évitera les mauvaises surprises à l’arrivée.
Source : Eurojust
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