Europe et crypto wallets en self custody ne font pas bon ménage. C’est en tout cas ce qu’affirme le texte récemment promulgué par l’Union européenne vis-à-vis des transactions anonymes.
L’Europe interdit les transactions vers les crypto wallets self custody anonymes
L’Europe vient de s’attaquer de manière frontale aux crypto wallets self custody. Dans un texte long de 329 pages, le Parlement Européen cherche à prendre de nouvelles mesures face au blanchiment d’argent.
Ce nouveau texte, promulgué il y a quelques jours, s’inscrit directement dans le cadre législatif AML (anti-money laundering) visant à lutter contre les crimes financiers. Ainsi, depuis le 19 mars, de nouvelles mesures sont en place. On notera alors la prohibition des paiements en espèce pour un montant supérieur à 10,000€.
En parallèle, les paiements anonymes en espèce supérieurs à 3,000€ sont également interdits. Ce qui inquiète davantage les propriétaires de crypto wallets self custody, c’est l’interdiction des paiements crypto anonymes à destination de ces derniers.
Pour rappel, les wallets en self-custody, également appelés portefeuilles d’auto-garde, sont les wallets dont les utilisateurs sont intégralement responsables de la gestion du stockage et de la sécurité.
Le texte pose déjà des problèmes à la communauté
Le self-custody est acclamé par la majorité de la communauté crypto. En effet, cette méthode permet avant tout une sécurité optimale, pour peu qu’on sache comment s’y prendre.
L’utilisation de ce type de wallet a augmenté de manière significative au cours des dernières années. Inutile de rappeler les drames comme FTX afin de comprendre les raisons pour lesquels les investisseurs préfèrent dorénavant conserver leurs tokens en dehors des wallets custodial et des plateformes d’échange.
Ainsi, les mesures mises en place par l’Europe et l’AMF vis-à-vis des crypto wallets self custody pourrait bien bousculer les habitudes des investisseurs crypto. Dès la mise en place du texte, seuls les wallets vérifiés et ayant fait l’objet d’un KYC (Know Your Costumer) pourront recevoir des fonds au sein de l’Union européenne. Une bonne nouvelle pour la lutte contre le blanchiment d’argent, mais un coup de massue pour les portefeuilles d’auto-garde et leurs utilisateurs.
La question de l’application
Pour l’heure, la mesure prise par l’UE n’est pas encore en place. Cependant, celle-ci devrait être appliquée d’ici 3 ans. Un délai qui pourrait être revu à la baisse, notamment après l’introduction de MiCA en juin prochain.
La question se pose alors quant aux faits et à la mise en application du texte. Les investisseurs qui décideront d’investir dans la crypto sur des plateformes centralisées comme Binance pourront continuer de le faire. Néanmoins, et en vertu de cette nouvelle règlementation, il leur sera impossible d’envoyer leurs fonds vers un wallet « anonyme ».
Par ailleurs, les échange de crypto en peer-to-peer pourraient bien voir leur fin arriver. La communauté réagit vivement sur les réseaux sociaux, pointant du doigt l’impossible, pour l’UE, de réguler et de mettre en place une telle loi dans les faits. Certains mettent en avant le fait que le texte est d’ailleurs en totale contradiction avec la philosophie des crypto-monnaies.
Pour les institutions, la nouvelle est pourtant bonne. Elle l’est un peu moins pour les fournisseurs tels que Trust Wallet, Metamask et les autres acteurs du marché. Une telle loi limite effectivement les risques des entreprises vis-à-vis de leurs clients. Au niveau de l’Europe, de nombreux députés européens ont fait valoir que ce nouveau règlement constituait une violation de la vie privée et de l’autonomie financière des citoyens de la région.
Sources : Parlement Européen
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Romaric Saint Aubert
Crypto-journaliste
