La Thaïlande dispose d’une économie de pays émergents et dépend en conséquence fortement des exportations, c’est pourquoi elle a subi de plein fouet les conséquences économiques de la crise sanitaire. Aujourd’hui la Thaïlande ambitionne de rejoindre le groupe des pays développés et se tourne vers le monde du Web3 pour y parvenir. 8e meilleur pays au monde dans l’adoption des cryptomonnaies selon le classement révélé par Chainalysis, elle annonçait en août 2022 vouloir lancer le développement de sa propre MNBC (Monnaie Numérique de Banque Centrale).
Un nouveau Gouvernement, pour une nouvelle politique
Arrivé en seconde positions lors des élections qui se sont tenues le 14 mai dernier, le parti populaire “Pheu Thai” se trouve maintenant au coeur d’une coalition qui souhaite promouvoir l’utilisation des cryptomonnaies :
“Aujourd’hui, le parti aimerait déclarer officiellement qu’il ira de l’avant avec la politique du portefeuille numérique, en utilisant la technologie blockchain”, déclare M. Paopoom, secrétaire général adjoint du parti.
De cette annonce découle de véritable ambitions politiques. En effet, le parti a l’intention de livrer à chaque Thaïlandais âgé de 16 ans et plus, un document numérique de 10 000 bahts (environ 264 euros). Cet argent numérique ne pourra cependant être dépensé que sous certaines conditions : dans un rayon de quatre kilomètres et dans un délais de six mois après réception.
Pour les individus qui n’auraient pas accès à un smartphone, ils pourront obtenir un code personnel unique afin de pouvoir bénéficier également de ce dispositif. Ce programme populiste se veut accessible à tous et pour tous afin d’assurer son efficacité sur l’économie globale du pays.
Une tentative de sauvetage de l’économie qui fait débat
La Thaïlande sera alors l’un des premiers pays à introduire cette forme de payement numérique mais cette foi inébranlable ne fait pas consensus.
Effectivement, certains économistes pensent que cette politique ne ferait que causer encore plus d’inflation et aurait de terribles impacts sur la sécurité financière du pays. Certains observateurs externes déclarent également que ce type de politique n’est qu’un stratagème de marketing et que le pays est bien incapable de soutenir financièrement ce dispositif. Les acteurs locaux restent méfiants et ne souhaitent pas être des marionnettes au service d’une initiative politique :
“Les hommes d’affaires devenus politiciens n’ont pas besoin d’investir beaucoup, sauf pour penser à ce qu’il faut dire pour obtenir des résultats”.
Mais le Gouvernement de coalition ne se démonte pas et affirme avoir réalisé des évaluations précises. En parallèle de cela, une commission de marché des capitaux et de bourse de valeurs mobilières pour les actifs numériques serait crée pour surveiller ce dispositif.
Le parti défend sa politique en expliquant que ces quelques 560 milliards de bahts ne sont que l’expression d’une politique de protection sociale, sous une forme différente, des autres promesses des partis d’oppositions.
La chambre du commerce thaïlandaise se montre quant à elle assez optimiste puisqu’elle prévoit une augmentation de 2,5 points du PIB à partir de l’injection des fonds.
Source : bangkokpost
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Romaric Saint Aubert
Rédacteur
