Dans un rapport publié cette semaine par la compagnie Bernstein, on estime qu’environ 2 % de la masse monétaire mondiale pourraient être tokenisés. L’opération se ferait au cours des cinq prochaines années sous la forme des stablecoins et des monnaies numériques des banques centrales (CBDC).
Ce rapport coïncide avec les récents mouvements mis en œuvre par diverses banques qui semblent encourager la tokenisation de certains actifs.
La tokenisation en quelques mots
La tokenisation est le processus par lequel les actifs présents dans le monde réel sont convertis en tokens reposant sur la blockchain. Cette opération mise en place gagne du succès en raison de ses nombreux avantages.
Dans son rapport publié mardi dernier, Bernstein estime que la taille de l’opportunité de tokenisation pourrait atteindre 5 000 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années, avec en tête les stablecoins et les monnaies numériques des banques centrales (CBDC), sans oublier les fonds provenant du marché privé, les titres et l’immobilier.
La tokenisation des devises à travers les stablecoins et les CBDC s’appliquera principalement aux dépôts et aux paiements réalisés sur la blockchain, avec environ 2 % de la masse monétaire mondiale à tokeniser au cours des cinq prochaines années. Il s’agit d’un montant de taille puisqu’il représente approximativement 3 000 milliards de dollars.
Ainsi, pour l’équipe d’analystes dirigés par Gautam Chhugani, il est pratiquement sûr que les stablecoins et les tokens CBDC, déjà associés à la culture du rendement sur les marchés décentralisés, deviendront des concurrents sérieux pour les dépôts bancaires en tant qu’instrument d’investissement ou d’épargne.
Cependant, Bernstein a également pris en considération l’incertitude réglementaire qui plane actuellement sur l’industrie crypto. Dans son rapport, on note que la tokenisation réalisée grâce à la blockchain ne sera un succès que lorsque les décideurs politiques apprécieront les avantages de la nouvelle technologie et la façon dont les crypto-tokens sont une partie indispensable des opérations de la blockchain.
Le concept de la tokenisation dans le viseur des banques
Si l’agence Bernstein a pointé du doigt le potentiel énorme du processus de tokenisation, ce dernier avait déjà attiré l’attention des banques. En effet, dès le début de l’année, plusieurs magazines rapportaient déjà le fait que la tokenisation des actifs du monde réel devenait de plus en plus attractive auprès des grandes entreprises de services financiers et d’autres grandes marques.
Pendant le mois de novembre 2022, le géant bancaire américain JPMorgan a exécuté la première transaction en direct à l’aide de versions tokenisées du yen et du dollar de Singapour sur la blockchain Polygon.
Aussi, un mois plus tard, le gestionnaire d’actifs WisdomTree annonçait le lancement de neuf fonds numériques, qui viennent s’ajouter à celui qu’il avait lancé avec succès plus tôt dans l’année. Ces fonds ont pour but de permettre à l’agent de transfert de conserver un enregistrement secondaire des actions sur les blockchains Stellar ou Ethereum.
De ce fait, au-delà des États-Unis et plus récemment cette année, la banque centrale de Hong Kong a offert sa première obligation verte, ou d’investissement durable, de 100 millions de dollars sous la forme de tokens.
Ainsi, pour tous ces acteurs du monde des finances, la tokenisation des actifs réels est très avantageuse, car elle offre la possibilité d’acheter et de vendre des actifs 24 heures sur 24 puisque chaque transaction n’implique pas l’usage des courtiers traditionnels.
Source : CoinDesk
Sur le même sujet :
- Pourquoi la tokenisation est en passe de révolutionner les marchés financiers ?
- La Banque d’Angleterre explore la tokenisation sous toutes ses formes
- Bitcoin : Un sujet clé dans la course à la Maison Blanche ?