En raison d’une nouvelle réglementation européenne, le géant de la tech, Apple, va permettre aux utilisateurs d’iPhone et d’iPad d’installer des applications en dehors de l’App Store. Pourquoi c’est une aubaine pour les crypto-monnaies et les NFT ?
Changement de stratégie pour Apple
Frustrant les utilisateurs et les créateurs, l’écosystème “vérolé” d’Apple ponctionne près de 30% de commissions sur les ventes d’applications. Mais de nouvelles rumeurs suggère que la marque souhaite ouvrir son écosystème, profitant à l’ensemble des applications basées sur la blockchain, les cryptos et les NFT. Ce changement de cap pourrait faciliter les déploiements des paiements crypto sur iOS.
Selon Bloomberg, Apple veut autoriser l’installation d’apps provenant de sources étrangères et externes (au-delà de l’App Store officiel). Ces installations seront possibles uniquement sur iPhone et iPad (pas sur l’Apple Watch ou l’Apple TV par exemple).
D’après le rapport, le déploiement des applications issues de sources externes ne commencera qu’en Europe. Cette mesure est principalement prise, car Apple doit respecter une nouvelle loi européenne. Cette nouveauté pourrait s’étendre à d’autres pays qui adoptent des réglementations et des lois similaires.
Présente dans la mise à jour IOS 17 ?
Apple voudrait implémenter cette option dans son prochain update d’iOS 17. D’après le calendrier annuel habituel, celle-ci devrait être lancée pour la prochaine saison d’automne.
Selon Bloomberg, la firme étudie toujours la possibilité d’autoriser les applications tierces à utiliser leur propre infrastructure de paiement. Cette option éviterait d’obliger les développeurs à acheminer les paiements par le biais du système d’Apple. Si ce changement est mis en œuvre, il pourrait faciliter la dépense de crypto-monnaies par le biais d’applications iPhone et iPad.
Pourtant, ces changements vont à l’encontre des pratiques habituelles d’Apple. Alors que Meta se développe dans le Web3, l’entreprise à la pomme a l’habitude de faire l’inverse et s’oppose à la philosophie des cryptos.
Même si son écosystème vérolé ne cesse de croitre, il est aussi largement critiqué. Apple s’oppose directement aux fondamentaux des cryptos et du web3 (la décentralisation). À maintes reprises, elle a restreint les actifs numériques et leurs utilisations. Le mois d’octobre dernier, l’entreprise avait mis à jour ses conditions destinées aux développeurs. Elle indiquait que les actifs non fongibles ne pouvaient pas être utilisés pour influer sur l’accès aux contenus des apps et leur fonctionnement.
Une commission de 30% abusive
Les achats de NFT sont également soumis à la commission de 30 % d’Apple, celle-ci étant impossible à appliquer aux ventes sur le marché secondaire. Les applications iOS de marketplace comme OpenSea et Magic Eden permettent uniquement aux utilisateurs de parcourir les NFT. Ils ne peuvent en aucun cas les acheter ou les vendre par l’intermédiaire de l’application.
Ces règles ont également causé des problèmes dans certaines applications iOS déjà existantes. Coinbase a récemment annoncé qu’elle avait dû désactiver les transferts de NFT par le biais de son application mobile Coinbase Wallet. Apple avait déclaré que les utilisateurs devraient payer 30 % sur les frais de gaz (comme sur Ethereum) utilisé pour cette action. Coinbase avait décrit cette demande comme “impossible” à mettre en œuvre.
Dan Finlay, cofondateur du wallet MetaMask et ancien employé d’Apple, a soutenu Coinbase dans un tweet. Il dénonce l’abus de monopole d’Apple. Il a suggéré que MetaMask pourrait être la prochaine victime par les règles d’Apple, et a ajouté :
I’ll absolutely stand in solidarity here.
Dans l’absolu, je resterai solidaire.
Apple est-elle sur la bonne piste ?
L’optique d’ouvrir son Appstore et plus généralement son écosystème est une très bonne nouvelle pour applications fonctionnant sur la blockchain. Ces apps sont pour le moment obstrué par les conditions strictes de l’écosystème Apple. Ces apps pourraient bientôt être installées par l’intermédiaire d’autres (externes et indépendant de la politique d’Apple). Cependant, Bloomberg indique qu’Apple pourrait implémenter des sécurités spécifiques concernant les apps issues de sources externes.
Cette décision pourrait également profiter au développement du métavers Web3. Apple serait en train de développer un casque mixte VR/AR qui pourrait faire ses débuts en 2023. De nombreux développeurs Web3 pourraient s’orientent vers l’écosystème Apple pour développer leurs projets. Si l’interopérabilité entre les plates-formes est en ligne de mire chez Apple, on pourrait assister à un vrai changement de paradigme pour la firme Cupertino.
Le géant du gaming Epic Games s’attaque à Apple
Aujourd’hui, les développeurs Web3 ne sont pas les seuls à se plaindre du modèle actuel d’Apple. Epic Games avait attaqué en justice Apple, ainsi que Google et son Android Play Store. Les deux sociétés avaient bloqué son célèbre jeu Fortnite en raison de l’ajout d’un modèle de paiement tiers.
La décision de justice qui aurait pu contraindre Apple à autoriser les paiements tiers a finalement été reportée. Et alors que les entreprises sont toujours plongées dans la bataille juridique, le PDG d’Epic Games a tweeté au sujet d’un rapport paru hier. Tim Sweeney met la pression aux législateurs afin qu’ils adoptent une législation similaire à l’EU pour les États-Unis.
Mark Gurman, writing for Bloomberg, says Apple is preparing to open iOS to competing app stores – but only in Europe.
This would leave American developers in serfdom in the nation where Apple was founded.
Congress must pass the Open Apps Market Act! https://t.co/GnCChgi0hX
— Tim Sweeney (@TimSweeneyEpic) December 13, 2022
Selon lui, si les applications externes ne sont autorisées qu’en Europe, cela laisserait les développeurs américains esclaves d’un marché fermé. Il a rajouté :
Congress must pass the Open Apps Market Act!
Le Congrès doit adopter l’acte pour le marché ouvert des applications !
Le nouveau propriétaire de Twitter, Elon Musk, s’est lui aussi plaint des politiques d’Apple. Après que la société ait limité ses dépenses publicitaires, il a demandé sur Twitter si Apple “détestait la liberté d’expression”. Elon Musk a également affirmé qu’Apple envisageait de supprimer l’application Twitter de leur App Store. Après avoir rencontré le PDG d’Apple, il a finalement indiqué que c’était un “malentendu”.
Dans la même thématique, retrouvez toutes les informations concernant le rachat de Twitter par Elon Musk :
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Charles Ledoux
