
Alors que le secteur crypto se remet peu à peu des différents scandales qui ont émaillé l’année 2022, l’affaire Bitzlato pourrait freiner cet élan d’optimisme, particulièrement visible depuis le début d’année 2023. Dans cette affaire de blanchiment d’argent, la plateforme Binance pourrait être l’un des acteurs principaux. Mais rassurez-vous, l’exchange de CZ n’est pas accusé d’être complice de blanchiment dans l’affaire !
Bitzlato accusé d’avoir blanchi 700 millions de dollars
L’ordonnance FinCEN (Financial Crimes Enforcement Network) accuse la plateforme Bitzlato d’avoir été à l’origine de 700 millions de dollars de blanchiment entre 2018 et 2022.
Bitzlato, un échangeur de monnaie virtuelle convertible ayant des activités importantes en Russie et offrant des services d’échange et de Peer-to-Peer (P2P) est une institution financière qui pose un problème majeur de blanchiment d’argent en relation avec le financement illicite russe, à savoir
(1) en facilitant les dépôts et les transferts de fonds effectués par des groupes russes de ransomware3 ou leurs affiliés, tels que Conti et
(2) en facilitant les transactions sur les marchés du darknet russe pour le compte de clients et de vendeurs du darknet.
Mais l’affaire Bitzlato pourrait bien être plus complexe qu’une simple affaire de blanchiment d’argent. Car si la plateforme crypto monnaie est basée à Hong-Kong, son fondateur est russe. Il serait également accusé de faciliter les mouvements financiers de cybercriminels de son pays. Un élément qui fait évidemment tâche alors que la guerre en Ukraine continue de faire rage.
Binance parmi les principales contreparties
L’ordonnance FinCEN précise également que la plateforme Binance, plus grande bourse crypto au monde serait le plus grand pourvoyeur de fonds vers la plateforme Bitzlato.
Environ deux tiers des principales contreparties de réception et d’envoi de Bitzlato sont associées à des marchés ou des escroqueries du darknet. Par exemple, les trois principales contreparties réceptrices de Bitzlato, par montant total de BTC reçu entre mai 2018 et septembre 2022, étaient : (1) Binance, un VASP ; (2) le marché darknet Hydra, lié à la Russie ; et (3) le système de Ponzi présumé basé en Russie “TheFiniko”.
Si Hydra et TheFiniko n’ont pas réagi aux accusations, Binance a rapidement voulu faire la lumière sur cette affaire. Par l’intermédiaire d’un porte-parole, l’exchange cher à CZ a précisé avoir fourni de l’aide dans l’avancement de l’enquête :
Binance est heureux d’avoir fourni une assistance substantielle aux partenaires internationaux chargés de l’application de la loi à l’appui de cette enquête. Cela illustre l’engagement de Binance à travailler en collaboration avec les partenaires chargés de l’application de la loi dans le monde entier.
Une ordonnance qui s’appliquera le 1 février 2023 !
Au sein de son rapport, la FinCEN qualifie Bitzlato de “préoccupation majeure en matière de blanchiment d’argent”. Mais l’ordonnance a surtout pour objectif de mettre Bitzlato hors d’état de nuire en interdisant la transmission ou la réception de fonds venant de la plateforme.
Cette ordonnance prendra effet le 1 février 2023. La FinCEN considère qu’il s’agit de la seule manière de répondre efficacement à la menace que fait peser Bitzlato. Le fondateur russe de la plateforme, Anatoly Legkodymov a été appréhendé par les autorités américaines ce mardi à Miami.
Source : FinCEN
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