Alors que Bitcoin enregistre une forte baisse, des analystes de JPMorgan mettent en garde les investisseurs. Ils estiment que recourir au BTC pour diversifier un portefeuille constitue un risque en raison de la nature cyclique de l’actif.
Les mauvais signaux s’accumulent pour Bitcoin. Sa valeur repassait sous les 29.000 dollars, enregistrant ainsi une forte baisse au cours de la semaine. Cette tendance crédibilise un peu plus l’hypothèse du directeur des investissements de Guggenheim Partners.
Pour Scott Minerd, Bitcoin n’enregistrera pas de nouveau record historique en 2021. « Et nous sommes susceptibles de voir un retracement complet vers le niveau des 20 000 », prévient-il encore. Dans une note, des experts de JPMorgan émettent eux aussi une mise en garde.
Bitcoin, « la couverture la moins fiable »
John Normand et Federico Manicardi s’adressent plus particulièrement aux investisseurs utilisant la cryptomonnaie à des fins de diversification de portefeuille. Selon eux, ils s’exposent ainsi à un risque. La raison ? Bitcoin relève plus des actifs cycliques que d’une couverture (« hedge »).
Et les spécialistes de la banque d’enfoncer le clou en considérant que Bitcoin constitue « la couverture la moins fiable en période de stress aigu du marché ». Et presque paradoxalement, c’est l’adoption croissante de la cryptomonnaie qui pourrait justifier cette tendance.
Cette adoption entrainerait une corrélation croissante de Bitcoin avec le reste des actifs du marché. « La démocratisation de la détention de crypto augmente les corrélations avec les actifs cycliques, les convertissant potentiellement de l’assurance à l’effet de levier », considèrent-ils.
La crypto, innovation ou bulle spéculative ?
Les pro-crypto pourraient voir dans cette analyse un retour de JPMorgan dans le camp des détracteurs du Bitcoin. Ses analystes nuancent leurs propos. Ils soulignent ainsi que « Bitcoin a déjà atteint la plus forte appréciation de prix jamais enregistrée pour un actif incontournable. »
Et ce indépendamment du fait « que les cryptomonnaies soient finalement considérées comme une innovation financière ou une bulle spéculative. » Decrypt rappelle par ailleurs que Normand et Manicardi ont déjà vu juste par le passé.
En 2018, ils prédisaient ainsi que le prochain grand krach financier interviendrait en 2020. Toutefois, celui-ci s’explique par une crise sanitaire mondiale que nul ne pouvait prédire ou anticiper. Le scénario d’un nouveau krack de la crypto est donc à pondérer.
Bitcoin n’est en tout cas pas le seul crypto-actif enregistrant un repli de son prix. La valeur globale du marché des cryptomonnaies est désormais d’environ 871 milliards de dollars. La part de Bitcoin est de près de 64%.
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Romaric Saint Aubert
Crypto-journaliste
