Les autorités chinoises entendent contribuer un peu plus encore au développement de la blockchain dans le pays et s’imposer ainsi sur cette technologie. La banque centrale propose désormais la création d’une plateforme de trade finance.
L’intelligence artificielle est un champ de bataille technologique pour les superpuissances. La blockchain est amenée à le devenir elle aussi. C’est le pari fait par le président chinois Xi Jinping, pour qui la blockchain est « au cœur de l’innovation ».
Pour accélérer son développement en Chine, les pouvoirs publics s’engagent directement dans son adoption. Ainsi, plusieurs organismes d’Etat ont pris position récemment en faveur de la création d’une plateforme blockchain pour le financement du commerce ou trade finance.
Digital et décentralisation pour la Grande Baie
Dans un document officiel, signé par plusieurs régulateurs de la finance, mais aussi par la banque centrale, les autorités chinoises appellent à financer la construction d’un important carrefour commercial : Grande Baie de Guangdong-Hong Kong-Macao.
L’enjeu, c’est celui du commerce international et de la concurrence mondiale. Aujourd’hui, trois baies dominent, souligne PwC : New York, San Francisco et Tokyo. Pour la Chine, il s’agit donc de s’imposer un peu plus au plan mondial. Et la blockchain pourrait y contribuer.
Ses quatre autorités recommandent donc la création d’une plate-forme de services d’information sur le financement du commerce basée sur la blockchain. Une telle application favoriserait selon elles le partage sécurisé par les banques des données des acteurs transfrontaliers du commerce.
Le trade finance est en effet un marché qui se prête idéalement à la décentralisation. Le commerce international et son financement impliquent de nombreux acteurs. Il est en outre « très peu digitalisé », comme le rappelle komgo, une plateforme blockchain de trade finance.
La technologie au service du commerce international
En contribuant à la création d’un service blockchain pour le partage de données, la Chine espère ainsi accélérer le développement des échanges commerciaux dans sa zone d’influence, soit la Grande Baie de Guangdong-Hong Kong-Macao.
La blockchain n’est cependant pas la seule technologie promue par la Chine dans ce projet. Ces agences mettent aussi en avant l’intelligence artificielle et le big data pour des usages marketing, de prévention des risques et de supervision financière.
Comme le rappelle Cointelegraph, la Chine multiplie ces derniers mois les initiatives dans le secteur de la blockchain. En avril, une province du pays s’est dotée d’une plateforme blockchain pour la fourniture de services gouvernementaux. Elle délivre ainsi des certificats et licences sous forme électronique.
Le numérique permet aujourd’hui aux Etats-Unis de dominer l’écosystème technologique et d’assoir leur puissance économique. Les autorités chinoises ne l’ignorent pas. Elles ont ainsi favorisé l’émergence de leurs propres géants du digital, comme Alibaba, Baidu ou Tencent.
La blockchain peut contribuer à renforcer ces acteurs et à faire naître de nouvelles licornes du numérique. Quelques semaines plus tôt, la Chine a d’ailleurs mis sur pied un groupe de travail dédié. Y participent notamment les géants chinois des technologies. Leur priorité : des standards communs.
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