Alors que FTX a entamé sa deuxième vague de remboursements à destination de ses anciens clients, plus de 500 millions de dollars restent gelés en raison de restrictions réglementaires sur les cryptomonnaies dans plusieurs pays.
La Chine concentre à elle seule plus de 80 % des fonds bloqués, avec environ 435 millions de dollars concernés. En parallèle, près de 400 000 demandes de remboursement ont été rejetées pour non-conformité aux procédures KYC.
Le plan de remboursement, déjà complexe, est désormais ralenti par des enjeux géopolitiques et juridiques qui pèsent sur les créanciers.
Des obstacles réglementaires dans 49 juridictions
Le plan de remboursement de FTX à ses clients floués rencontre un obstacle majeur. Le FTX Recovery Trust, organisme en charge de la restitution des fonds, a expliqué dans un document judiciaire que les lois interdisant ou restreignant sévèrement les activités liées aux cryptomonnaies dans 49 juridictions empêchent actuellement d’exécuter certains paiements.
Le principal concerné est la Chine, où les autorités ont interdit toute activité crypto plusieurs années avant la faillite de la plateforme. Malgré cette interdiction, de nombreux résidents chinois ont accédé à FTX via des VPN ou des comptes offshore, ce qui place désormais leurs créances dans une zone juridique incertaine.
La crainte du trust est claire : effectuer des remboursements dans ces pays pourrait entraîner des procédures judiciaires étrangères coûteuses, impactant ainsi l’ensemble des créanciers. En conséquence, environ 435 millions de dollars de créances chinoises sont bloqués, représentant 82 % des demandes concernées par cette restriction.
Au total, ce sont plus de 500 millions de dollars du plan de redistribution, estimé à 10 milliards, qui sont actuellement gelés à l’échelle mondiale.
Près de 400 000 créances disqualifiées pour non-respect du KYC
En plus des contraintes légales internationales, FTX a révélé en avril que près de 400 000 demandes de remboursement ont été disqualifiées pour non-respect des exigences d’identification (Know Your Customer).
Cela représente potentiellement plus de 2,5 milliards de dollars de créances rejetées, dont 1,9 milliard en grandes réclamations. Seuls les utilisateurs ayant complété toutes les étapes de vérification sont considérés comme éligibles.
Le processus est donc rigoureux : pour chaque pays restreint, le trust prévoit d’obtenir un avis juridique officiel pour déterminer la légalité des paiements. Si un créancier est domicilié dans une juridiction interdite, sa demande est suspendue. Il peut contester, mais sans résolution, il perdra définitivement son droit au remboursement.
Malgré ces difficultés, plus de 5 milliards de dollars ont déjà été redistribués lors de cette deuxième vague, entamée fin mai. Mais le chemin reste long pour des dizaines de milliers de clients, pris entre les lenteurs du droit international et les séquelles de la chute de l’empire fondé par Sam Bankman-Fried, aujourd’hui condamné, comme plusieurs anciens dirigeants de FTX.
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