Avec l’envolée du cours du Bitcoin, le minage est devenu une activité plus rentable que jamais. Ainsi, dans beaucoup de pays, on observe une augmentation du nombre de mineurs. Pour autant, cela ne va pas sans créer des difficultés du point de vue énergétique dans certains pays. Explications avec l’exemple de l’Iran.
Les activités de minage sous contrôle en Iran
Les activités de minage requièrent beaucoup d’énergie. Pour cette raison, de nombreux pays mettent en place une tarification avantageuse pour les mineurs. Cela permet ainsi d’encourager le développement de l’industrie du minage sur leur territoire.
C’est le cas en Iran. Le gouvernement a mis en place des tarifs subventionnés qui sont incitatifs pour les mineurs. Il faut savoir que le minage est autorisé depuis 2019 dans la république d’Iran. Ces tarifs peuvent s’avérer deux fois inférieurs aux prix normaux. Les mineurs peuvent ainsi profiter d’un KW à 4 800 rials (soit l’équivalent de 0,09 €) tout au long de l’année.
Pour autant, pour avoir droit à ces tarifs, les mineurs doivent bénéficier d’une autorisation émise par le gouvernement iranien. Dans ce domaine, le gouvernement exerce d’ailleurs un véritable contrôle. Ainsi, depuis 2019, environ 1 620 centres de minage ont été fermés car jugés illégaux. Environ 45 000 mineurs ont été arrêtés pour avoir profité illégalement de ces tarifs.
Les problèmes d’approvisionnement électrique en Iran
L’Iran fait face des problèmes récurrents d’approvisionnement en électricité. Au-delà de l’Iran d’ailleurs, c’est toute la région du Moyen-Orient qui subit des pannes de courant à répétition en hiver. Par exemple, en Iran, la demande en électricité atteint les 40 000 MW en hiver, soit un peu moins de la moitié de la capacité du parc nucléaire français à titre de comparaison. Face à cette situation, le gouvernement iranien a décidé de réagir. Et force est de constater que l’industrie du minage de Bitcoin est montrée du doigt.
Le gouvernement, par la voix de son Ministre de l’énergie a ainsi annoncé arrêter temporairement l’approvisionnement de 600 MW à destination des mineurs. Pourtant officiellement enregistrés, ces mineurs ne pourront plus bénéficier de cette électricité pour leur activité en attendant que les beaux jours reviennent. De plus, le gouvernement vient d’arrêter les activités de minage de l’un des plus grands centres situé au sud-ouest de l’Iran. Cette station de minage utilise des dizaines de milliers d’ASICs et appartient à des fonds iraniens et chinois.
Il s‘agit d’un vrai coup d’arrêt pour l’industrie du minage en Iran. Pour autant, il met en lumière un problème de plus en plus récurrent dans certains pays. Certes, à l’échelle de la demande énergétique d’un pays, les activités de minage de Bitcoin représentent une goutte d’eau. Pour autant, elles n’en restent pas moins très énergivores. Le problème est d’autant plus important dans les pays qui ne disposent pas d’un bon réseau électrique ni d’une grande capacité de production. Il en résulte des coupures de courant à grande échelle et le minage de Bitcoin est pointé du doigt comme le grand responsable.