Le Bitcoin est surtout connu pour sa capacité à remplacer les monnaies fiat et à bypasser le système bancaire traditionnel. Pourtant, ce n’est pas son seul intérêt. Pris dans son ensemble, le Bitcoin est un système qui repose sur une technologie innovante (la blockchain) qui trouve toujours plus d’applications de nos jours. Un nouvel exemple nous vient d’Argentine avec l’utilisation de la blockchain Bitcoin pour la maintenance des centrales nucléaires.
La blockchain, c’est quoi ?
La blockchain désigne la technologie utilisée pour gérer les transactions du réseau Bitcoin. Ces transactions sont réalisés selon le protocole du Proof-of-Work (d’autres cryptos utilisent le Proof-of-Stake). Plusieurs transactions sont regroupées dans un seul et même bloc. Puis chaque bloc subit une phase de validation par les nœuds du réseau avant d’être finalement enregistré. La blockchain ou « chaîne de blocs » fait figure de registre public dans lequel sont enregistrés les blocs.
L’intérêt de la blockchain Bitcoin est qu’elle est décentralisée. Elle n’appartient à aucune banque ou agence de contrôle. La blockchain est publique. De plus, elle est peu vulnérable. Une fois un bloc validé, il est inscrit « dans le marbre » et un nouveau bloc interdépendant du dernier bloc se créé. Autrement dit, si un hacker voulait modifier illégalement un bloc, il aurait à modifier l’ensemble des autres blocs successifs, ce qui rendrait la tâche extrêmement compliquée. Enfin, la blockchain permet de stocker beaucoup de données en peu d’espace grâce à l’utilisation de la fonction mathématique de hashage.
L’utilisation de la blockchain Bitcoin dans la sûreté nucléaire
Pérenne, infalsifiable et distribuée, la blockchain a attiré les regards de beaucoup de secteurs. Ainsi, son principe est déjà repris par certaines banques et assurances. Récemment, une nouvelle application de la blockchain a émergé : le nucléaire.
L’entreprise argentine Nuclearis fabrique des équipements pour les centrales nucléaires. Début septembre, la firme a communiqué sur l’utilisation de la blockchain Bitcoin pour l’archivage des documents de fabrication et de maintenance des centrales nucléaires.
Dans le domaine du nucléaire, la sûreté est indispensable. En fait, c’est même très simple, il n’y a pas de nucléaire sans sûreté. Les exploitants de centrales nucléaires sont amenés à renforcer toujours plus la sûreté de leurs installations. Aussi, le cadre réglementaire en matière de sûreté nucléaire va de plus en plus loin. De plus, la prise en compte du retour d’expérience international vient renforcer certaines normes.
Un domaine particulièrement important dans la sûreté est l’aspect documentaire. En effet, chaque document lié à la fabrication ou à la maintenance d’équipements majeurs doit être conservé par l’exploitant afin d’assurer un traçage. Toutefois, le cycle de vie complet d’une centrale nucléaire est de 50 ans a minima. De plus, pour certaines centrales anciennes, de nombreux documents n’existent qu’en format papier. Dans ce contexte, assurer un archivage documentaire en bonne et due forme est un vrai challenge.
C’est pourquoi la firme Nuclearis a créé une base documentaire qui utilise les fonctions de la blockchain pour archiver l’ensemble de ces documents. Grâce à cette technologie, les documents seront numérisés, « hashés » et téléchargés dans la blockchain pur archivage pendant de nombreuses années.