A condition de respecter les tarifs approuvés et de disposer d’une licence, les centrales électriques d’Iran peuvent opérer en tant que mines de Bitcoin. Le minage de crypto-monnaies en Iran se développe déjà depuis 2019.
Comme l’Ukraine, l’Iran est décidé à étendre le champ d’activité de ses centrales d’énergie au minage de Bitcoin. L’annonce a été officialisée le 27 juillet par Mostafa Rajabi Mashhadi, directeur général adjoint de Tavanir, le producteur national d’électricité.
Mais si les centrales électriques pourront ainsi fonctionner comme des mines de Bitcoin, elles devront respecter certaines conditions. Cette activité reste en effet très encadrée par les autorités iraniennes.
Minage autorisé pour les centrales mais aux tarifs réglementés
Ainsi, les centrales devront impérativement respecter les tarifs réglementés et obtenir au préalable une licence auprès de l’Etat. Autre condition fixée aux gestionnaires de centrales : l’interdiction d’exploiter du fuel subventionné pour alimenter en énergie le minage de crypto-monnaie.
L’envolée ces derniers jours du cours du Bitcoin pourrait aiguiser quelques appétits. Les autorités préviennent donc qu’elles seront vigilantes à l’égard du respect des conditions tarifaires. « Nous ne permettrons à personne d’utiliser abusivement les tarifs prévus pour les secteurs agricole et industriel pour produire du bitcoin alors qu’il vaut plus de 9 000 dollars » avertit Mashhadi.
Pour l’Iran, cette décision d’étendre le minage aux centrales constitue une seconde étape après son ouverture en juillet 2019 au secteur industriel. Depuis cet aval gouvernemental, 1000 licences de minage de crypto avaient été accordés à des entreprises en janvier, signale Cointelegraph.
Cette nouvelle activité numérique représente cependant un coup non négligeable en termes d’énergie. D’après l’agence de presse officielle du pays, 14 mineurs de crypto mobilisaient ainsi plus de 300 mégawatts (MW) de puissance. Mais à pleine capacité, le minage devrait dégager 8,5 millions de dollars pour l’économie locale.
300 mégawatts pour 14 fermes de minage
300 mégawatts, c’est aussi la capacité du bloc octroyé en 2019 par la Régie de l’énergie du Québec aux acteurs de la blockchain et des crypto-monnaies implantés sur le territoire. Le pays avait en revanche exclu l’application de tarif dédié pour cette industrie.
Sous embargo, cette puissance reste importante pour l’Iran. L’électricité demeure néanmoins bon marché dans le pays (0,007 dollar le kilowatt/heure). Ce tarif a toutefois été ajusté pour l’industrie crypto et fixé à 0,07 dollar de l’heure, soit le tarif à l’exportation. Le minage de Bitcoin s’avère malgré tout lucratif, en particulier lorsque sa valeur atteint de tels niveaux.
Un an plus tôt, les autorités iraniennes estimaient ainsi que la production d’un Bitcoin revenait environ à 1400 dollars à l’Etat sous forme de subventions. Pas question cependant de permettre le développement tous azimuts des opérations industrielles de minage de cryptos.
Le signalement d’une entreprise opérant sans licence dans ce secteur est d’ailleurs récompensé à hauteur de 2000 dollars environ.
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