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Microsoft a déposé un brevet portant sur des algorithmes Proof of Work exploitant les ondes du cerveau, et plus largement l’activité corporelle et les données biométriques. Science-fiction ?
Aujourd’hui, le minage de crypto-monnaies (Bitcoin et Ethereum) repose essentiellement sur le recours à de la puissance de calcul. Or cette ressource est coûteuse en énergie et peu efficiente sur le plan de la consommation énergétique.
Différents acteurs planchent donc sur d’autres algorithmes de consensus, par exemple dans l’écosystème Ethereum. Avec la version 2.0, le réseau blockchain commencera à basculer du Proof-of-Work vers le Proof-of-Stake.
Une preuve de travail basée sur l’activité corporelle
Microsoft aussi réfléchit à de nouveaux algorithmes pour le minage, comme en témoigne un nouveau brevet déposé par la firme. L’éditeur imagine ainsi un consensus reposant sur des données biométriques pour miner de la crypto-monnaie, comme les ondes cérébrales.
Différentes données de ce type, liées donc à l’activité du corps, pourraient ainsi être exploitées. Dans son brevet intitulé « Système de crypto-monnaie utilisant l’activité corporelle », Microsoft imagine ainsi l’exploitation d’un capteur assurant le transfert des données biométriques d’un individu à un serveur.
La firme de Redmond cite l’exemple des radiations corporelles, des activités cérébrales, du flux sanguin, de l’activité des organes et du mouvement. Dans le cas du cerveau, le capteur décrit par Microsoft aurait notamment la capacité de distinguer les différentes ondes cérébrales (gamma, beta et alpha).
Et si brancher un utilisateur s’avèrerait nécessaire dans ce modèle, c’est notamment afin de contrôler la réalisation de certaines tâches. En contrepartie d’un gain de crypto-monnaie, l’utilisateur muni du capteur serait amené à effectuer des opérations, comme le visionnage de publicités ou le partage de contenus sur des plateformes en ligne.
Un minage moins énergivore et plus rapide
Un tel algorithme de consensus blockchain, qui pour le moment relève encore de la recherche fondamentale, voire de la fiction, présenterait l’avantage selon Microsoft de s’affranchir d’un « travail de calcul massif » – la norme sur les principaux réseaux blockchain publics, dont Bitcoin.
L’alternative imaginée par l’éditeur américain, c’est une tâche effectuée « inconsciemment » par des utilisateurs. A condition donc que ces derniers acceptent de transmettre à des tiers des informations aussi sensibles que des données biométriques, généralement rigoureusement régulées.
Au lieu d’un travail de calcul massif requis par certains systèmes de crypto-monnaies classiques, les données générées sur la base de l’activité corporelle de l’utilisateur peuvent constituer une preuve de travail, et donc, un utilisateur peut résoudre inconsciemment le difficile problème de calcul,” détaille Microsoft dans son brevet.
A la clé : une réduction de la consommation d’énergie nécessaire au calcul impliqué par le processus de minage, mais aussi une accélération de ce même processus de minage.