Si le Bitcoin vient de repasser la barre des 20 000 dollars, certains acteurs comme le financier japonais Nomura mettent en garde contre de nouveaux risques comme la récession. Une récession qui pourrait toucher des pays comme les États-Unis ou le Royaume-Uni et l’ensemble de l’Europe. Qu’en est-il réellement ?
Qu’est-ce que la récession ?
Avant d’entrer dans le vif du sujet, commençons par bien définir les termes. Pour qualifier la récession, l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques) donne la définition suivante :
Période de recul temporaire de l’activité économique d’un pays. Le plus souvent, on parle de récession si l’on observe un recul du Produit Intérieur Brut (PIB) sur au moins deux trimestres consécutifs.
Le cabinet Nomura a également mis en garde contre une potentielle récession au sein de la zone euro. Mais pas uniquement puisque la holding japonaise pointe aussi le même type de risques dans la zone Asie-Pacifique. Un élément qui pourrait influencer les prix des actifs risqués comme les actions ou les actifs numériques. D’ailleurs hier, le CAC 40 a clôturé la séance en perdant près de 3 %. Des pertes largement imputables au risque de récession dans la zone euro.
À titre d’exemple, en France, sur le premier trimestre 2022, le PIB a reculé de 0,2 %. Les chiffres du second trimestre devraient être disponibles d’ici quelques jours. Si le PIB venait à nouveau à reculer, nous serions dans le cadre exact de la définition de la récession telle que présentée par l’INSEE.
État des lieux du marché crypto !
À l’heure d’écrire ces lignes et si l’on en croit les données de la plateforme Coinmarketcap, le marché crypto pèse pour 909 milliards de dollars. Un chiffre en hausse de 1,12 % sur les dernières 24 heures.
Le cours du Bitcoin sur-performe cette hausse puisque la mère des cryptomonnaies gagne plus de 1,70 % sur le même horizon de temps. Du côté des principaux altcoins, le cours d’Ethereum progresse de 0,94 % tandis que le BNB affiche une hausse de 3,48 %.
Dans le top 10, c’est Solana qui fait la plus belle opération de la journée, puisque son token SOL s’apprécie de 4,77 % en 24 heures ! Un peu plus loin, le token AVAX du projet Avalanche connaît une hausse de 7,25 %. Une hausse qui permet au projet de dépasser à nouveau le seuil des 5 milliards de dollars de marketcap.
Depuis le début de l’année, la politique monétaire de la FED a particulièrement pesé sur le marché crypto. Ainsi, depuis le 1 janvier, le Bitcoin a déjà abandonné plus de 55 % de sa capitalisation. Sur la même période, le S&P 500, indice référence aux États-Unis affichait un recul proche des 20 %.
Pourquoi le bear-market n’est peut-être pas terminé ?
Certains attendent la fin du bear market comme le messie. Mais force est de constater que la baisse généralisée n’est peut-être pas terminée. Sur le marché des actions, les traders restent particulièrement préoccupés par le ralentissement du rythme de la croissance. Un ralentissement qui pourrait hypothéquer les probabilités d’une reprise plus durable.
Dans une note publiée en début de semaine, le géant financier japonais Nomura a indiqué que les principales économies mondiales pourraient rentrer en récession “dans les 12 prochains mois”. Un état de fait qui pourrait être largement facilité par le resserrement des politiques monétaires prônés par les banques centrales, en réponse à l’inflation galopante. Une inflation qui, rappelons-le, vient de dépasser les 8 % aux États-Unis. Selon Nomura, le risque réel est donc bien présent :
Des signes de plus en plus nombreux indiquant que l’économie mondiale entre dans un ralentissement synchronisé de la croissance, ce qui signifie que les pays ne peuvent plus compter sur un rebond des exportations pour leur croissance, nous ont également incité à prévoir de multiples récessions.
Dans le détail, les analystes de Nomura estiment probable que l’Europe, le Royaume-Uni, le Japon, l’Australie ainsi que la Corée du Sud entrent en récession. Même constat pour les États-Unis bien que l’analyse précise que le pays de l’Oncle Sam pourrait connaître une période de récession “longue, mais peu profonde”. Nomura table tout de même sur 5 trimestres de récession.
Le conflit russo-ukrainien pèse sur l’économie européenne !
Toujours selon l’analyse de Nomura, la récession pourrait frapper plus durement l’Europe. Et ce, en raison d’un élément central : le conflit armé entre la Russie et l’Ukraine.
Aux États-Unis, Jerome Powell, président de la FED, a réaffirmé la semaine dernière l’engagement de la banque centrale américaine en matière de lutte contre l’inflation. Powell se dit ainsi plus préoccupé par le défi posé par l’inflation que par la possibilité d’une entrée en récession, causée par un rehaussement des taux. Une chose est sûre, les banques centrales du monde entier vont chercher à jongler entre lutte contre l’inflation sans pour autant faire plonger leurs économies vers la récession.
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Charles Ledoux
