WISeKey revendique protéger plus de deux millions de montres de luxe grâce à une technologie d’authentification reposant sur la blockchain. L’éditeur suisse travaille notamment avec l’horloger Hublot sur la lutte contre la contrefaçon.
Offrir de la traçabilité aux objets de valeur (métaux précieux, grands vins, œuvres d’art…) grâce à la blockchain, c’est la promesse de plusieurs sociétés technologiques. Pour Everledger, c’est même son cœur de métier. La startup a ainsi levé 20 millions de dollars la semaine dernière.
La jeune pousse n’est toutefois pas la seule à convoiter ce marché. L’entreprise suisse WISeKey caresse elle aussi cette ambition. Elle mise pour cela sur son expertise dans les domaines de l’Internet des objets (IoT) et de la sécurité.
La blockchain pour séduire le secteur du luxe
WISeKey travaille ainsi sur la traçabilité des montres de luxe. Rien de finalement très surprenant pour un acteur dont le pays abrite les horlogers les plus renommés. Le spécialiste annonce protéger d’ores et déjà plus de deux millions de garde-temps.
Il compte notamment comme partenaire industriel la marque Hublot. Dès 2010, l’horloger s’est associé au fournisseur technologique afin d’améliorer la lutte contre la contrefaçon. Dans une optique de traçabilité, les montres sont dotées d’une puce électronique.
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A différentes étapes du cycle de vie, des données sont transmises, comme lors de la sortie d’usine et de la vente en boutique. Grâce à un composant NFC, la montre peut également communiquer avec un smartphone, devenant de fait un objet connecté.
Cette couche de connectivité permet à la montre de communiquer des données, stockées ensuite sur une blockchain. WISeKey explique que sa solution technologique permet aux clients de ces produits de luxe de les authentifier via un certificat qualifié d’infalsifiable.
La vie de la montre (vente et reventes éventuelles) sera enregistrée sur la blockchain et la traçabilité du bien assurée. Ces informations devraient complexifier le recel de montres volées, mais aussi sans doute la contrefaçon.
A ce jour, WISeKey affirme donc que plus de deux millions de montres sont protégées grâce à sa technologie d’authentification basée sur la blockchain. Le fabricant espère désormais séduire de nouveaux horlogers suisses.
Mais selon l’Agefi, la blockchain s’invite encore « timidement » dans l’industrie du luxe. L’argument de la contrefaçon pourrait cependant porter. Celle-ci représentait 9 milliards d’euros de préjudice en Europe en 2016. Le fondateur et PDG de WISeKey, Carlos Moreira, participera la semaine à la World Policy Conference. Le thème de son intervention : la blockchain au service de la lutte contre le commerce illégal.