Avec ses services cloud comme QLDB, mais aussi de la blockchain privée Hyperledger et publique Ethereum en 2020, AWS veut faciliter les applications d’entreprise de la blockchain. Les freins ne sont cependant pas technologiques pour Stephan Hadinger, CTO d’AWS France.
Dans le cadre de leurs expérimentations dans le domaine de la blockchain, nombre d’entreprises choisissent aujourd’hui de recourir aux plateformes Cloud, comme celles d’AWS ou Azure de Microsoft.
Ces approches permettent en effet de limiter les coûts et de s’affranchir de la complexité technique inhérente aux projets blockchain. Avec ses briques technologiques, AWS ambitionne de construire une véritable offre de type blockchain-as-a-service simplifiant les pilotes et donc l’adoption.
Un service ledger ou une blockchain Hyperledger complète
Et l’objectif pour le géant mondial est donc d’accompagner « l’intérêt croissant sur la ou les blockchains » déclare à Cryptonaute.fr le directeur technologique d’AWS France, Stephan Hadinger.
Nous ne fournissons pas de crypto-monnaie en tant que tel. Par contre, nous proposons toutes les briques qui permettent de faire toutes sortes d’applications, dont la blockchain,” précise-t-il.
Historiquement, les utilisateurs des services AWS ont commencé en réservant de la puissance de calcul et en installant leurs propres technologies blockchain. Toutes les entreprises susceptibles d’exploiter la blockchain ne disposent pas cependant des compétences nécessaires. Mais en outre, leurs besoins portent parfois aussi sur certains composants seulement de la blockchain.
En sondant ses clients, Amazon a pu constater que « ce qui les intéressait, c’est surtout la partie ledger (…) principalement ainsi sur des sujets de traçabilité. Les notions de consensus et de systèmes partagés étaient plus secondaires pour ces clients » témoigne le CTO.
Pour répondre à ces usages, AWS a lancé un premier service, QLDB (Quantum Ledger Database). Techniquement, ce service managé consiste en une base de données de registre. Elle fournit un journal des transactions transparent, immuable et vérifiable.
QLDB apporte donc la possibilité « d’utiliser une partie de la technologie blockchain pour disposer d’une base de données en écriture unique », tout en fournissant la preuve que les données n’ont pas été modifiées.
De la blockchain publique Ethereum en 2020
Pour le développement d’applications blockchain plus poussées, AWS propose cette fois l’accès à une blockchain « complète ». Les clients accèdent alors à la technologie open source Hyperledger Fabric, une des blockchains privées les plus utilisées en entreprise.
En 2020, à une date encore non définie, Amazon proposera en outre de la blockchain publique Ethereum. Microsoft est d’ailleurs très engagé dans l’écosystème Ethereum. Mais que ce soit Ethereum ou Hyperledger, l’objectif d’un service managé reste le même :
En quelques minutes, vous disposez d’un réseau blockchain fonctionnel. L’idée est d’enlever les barrières technologiques. Un client souhaitant faire de l’Hyperledger Fabric n’a pas besoin d’apprendre à le configurer. Il peut démarrer directement sur ses cas d’usage,” explique Stephan Hadinger.
Si les briques technologiques sont aujourd’hui disponibles, ces usages de la blockchain en entreprise demeurent cependant encore largement au stade de l’exploration, reconnaît l’expert. Ce niveau de maturité justifie d’ailleurs selon lui l’existence de « briques prêtes à l’emploi ». Elles contribuent ainsi à réduire le coût du ticket d’entrée sur la blockchain.
En ce qui concerne le débat blockchain privé, blockchain publique, AWS s’en tient à une position de neutralité technologique. « Nous laissons le choix » commente le responsable technologique. « La demande en faveur d’un réseau blockchain privatif est forte cependant, c’est-à-dire que les échanges ne concernent que les acteurs du réseau » poursuit-il.
Lorsque vous êtes un acteur logistique, vous n’avez pas nécessairement envie que toutes vos données soient ouvertes à tout le monde. C’est aussi ce qui rend la chose difficile en termes de blockchain. Comment bien ajuster le curseur entre ce qui est partageable, à qui, et ce qui est confidentiel. Et aussi de pouvoir changer ce curseur en permanence,” conclut Stephan Hadinger.
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