La banque d’Espagne vient de valider la mise en place d’un programme de jetons stablecoins. Sauf que cette monnaie numérique sera indexée à la monnaie européenne : l’euro. C’est MONEI, une institution fintech, qui développe ce projet.
En effet, ces stablecoins garantiront aux utilisateurs l’émission de monnaies numériques par le biais des dépôts fiat. Une mesure qui vise à tester et à mettre en avant la transparence de ces « euros virtuels » dans les organismes de paiement.
La Banque d’Espagne approuve les essais d’euros numériques
La MNBC (monnaie numérique de la banque centrale) vient de poser ses valises en Europe au stade expérimental. C’est le 19 janvier 2023 que la Banque d’Espagne donne son accord final pour la mise en circulation de ces stablecoins.
Ainsi, le jeton « EURM » est indexé à l’Euro au moyen des technologies blockchain de Polygon et Ethereum. Toutefois, la plateforme de MONEI n’autorise que dix EURM pour chaque compte d’utilisateur inscrit. Cette norme s’inscrit dans la réglementation de la banque d’Espagne pour les régulations de la Sandbox.
L’Espagne enregistre à ce jour 57 millions de souscriptions aux lignes téléphoniques. Raison pour laquelle les essais de ces stablecoins ont un plafond de 570 millions d’EURM. Seules deux institutions financières, Caixabank et BBVA, disposent de tous les fonds sur deux comptes gérées par la société MONEI.
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Les ambitions de MONEI avec le lancement de l’euro numérique
Avec l’entrée en vigueur de cette monnaie numérique, MONEI tend à démontrer ses mises à jour au niveau des paiements effectués dans la zone euro. En effet, la société fintech a récemment modernisé ses paiements au niveau de la vitesse d’exécution et de la réduction des frais inhérents.
Ces affirmations sont en adéquation avec les récentes déclarations d’Axel Saiz Verdaguer, le fondateur et PDG de MONEI :
L’avenir des paiements est numérique. C’est notre chance de montrer au reste de l’Europe et au monde que nous sommes à l’avant-garde. EURM est la solution paneuropéenne ultime qui permettra aux citoyens et aux entreprises du continent d’envoyer et de recevoir de l’argent instantanément.
Cependant, rien ne garantit encore la pérennité de ce programme qui reste en phase d’essais. Ayant déjà prévu la suite des opérations, MONEI demeure confiant quant à l’approbation de son projet par les régulateurs à l’issue de cette étape expérimentale.
La société compte développer ensuite des concepts afin de proposer l’automatisation et la périodicité des paiements liés à une monnaie fiduciaire programmable. Une initiative qui pourrait bien faciliter le quotidien de nombreuses entreprises.
En effet, une société pourrait par exemple automatiser les paiements de ses fournisseurs en fonction des ventes réalisées dans la journée. Inversement, les salariés pourraient programmer les versements de leurs indemnités sur une base mensuelle, hebdomadaire ou quotidienne.
Les origines du projet des jetons numériques endossés à l’Euro
Tout d’abord, ce programme privé ne comporte aucune corrélation avec le projet de l’euro numérique développé par la Banque centrale européenne. De plus, cette autre initiative est encore sous le joug d’une enquête sur sa faisabilité avant une éventuelle annonce d’une date de lancement.
En 2022, la Banque d’Espagne s’était déjà engagée dans un projet de création d’une monnaie numérique de banque centrale en recherchant activement des associés. Dans son document public du 5 décembre dernier, la Banque d’Espagne ne mentionnait pas encore “l’euro numérique” en attente des propositions de ses futurs collaborateurs opérant dans ce secteur.
La réception des propositions devait se clôturer le 31 janvier 2023. Ainsi, une sélection aurait été faite par la Banque pendant une durée maximale de 9 mois. Sauf qu’un délai supplémentaire au-delà du 29 décembre 2023 pouvait être accordé en fonction de la pertinence des projets sélectionnés.
Le but de la Banque d’Espagne n’était pas de trouver une monnaie universelle, mais plutôt de s’associer à des institutions bancaires afin de simplifier les transactions numériques des utilisateurs. En effet, le document publié en décembre résumait le projet à trois actions :
- L’analyse de la liquidation des actifs financiers avec son association à la MNBC
- L’expérimentation des transactions en employant la MNBC globale
- La simulation des avantages et des limites de la mise en application d’une MNBC globale par rapport aux applications traditionnelles.
À ce stade, la Banque d’Espagne n’offrait pas plus d’indications sur l’émission hypothétique de l’EURM en Espagne lors des transactions interbancaires.
Ce qu’il faut retenir :
1. La Banque d’Espagne adopte la mise en circulation de 570 millions d’euros numériques (EURM).
2. La Banque d’Espagne pressentait à l’origine une phase de sélection plus longue pour son programme de jetons numériques.
3. C’est l’Union Européenne qui est à l’origine de l’initiative de l’euro numérique. Toutefois, ce projet demeure en phase d’enquête tandis que la Banque d’Espagne dément toute implication avec son projet expérimental.
Sources : News.bitcoin
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