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Blockchain & Crypto : la France a du talent, mais pas d’argent

Crédit : Pixabay - Chris Sprotte

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Demain, la France une « blockchain nation » ? Pour faire émerger des startups et peut-être de futures licornes, le cadre réglementaire n’est pas le premier obstacle. Pour des entrepreneurs présents à l’EthCC 2020, le nerf de la guerre ce sont les capitaux, essentiellement aux US.

 

Bpifrance l’assurait en fin d’année dernière à l’occasion de la conférence Blockchain Paris, la France ne manque pas d’atouts dans ce secteur. Quelques indicateurs pour l’illustrer : plus de 200 projets blockchain en cours et 120 millions d’euros levés par les startups.

C’est un début, mais encore « trop timide », reconnaissait le pilote blockchain au sein de Bpifrance, Ivan de Lastours. Pour le cofondateur et directeur général de Blockchain Partner, Alexandre Stachtchenko, il est toutefois indispensable d’agir si la France veut un jour trouver sa place dans l’écosystème blockchain.

En France, on a considéré pendant 4 à 5 ans que les crypto-monnaies c’était au mieux le terrorisme, au pire ce qui fait charbonner la planète et allait la détruire,” déclarait-il lors de l’édition 2020 de l’EthCC.

Et si une inflexion est intervenue, elle est toutefois essentiellement une réaction au projet Libra de Facebook, tranche le dirigeant. « Tant qu’on considèrera d’investir dans un domaine risqué uniquement lorsque tout le monde l’a déjà fait, soit globalement lorsque ce n’est plus risqué, on restera dans la réaction non dans l’action » regrette Alexandre Stachtchenko, qui appelle à plus de volontarisme.

Tous les entrepreneurs de l’industrie ne partagent cependant pas ce « pessimisme », à l’image de Thibaut Sahaghian, cofondateur et PDG de Multis, éditeur d’un crypto-wallet en self-custody.

Nous avons créé l’entreprise à San Francisco et nous avons fait le choix de revenir en France pour la simple raison que nous avons envie de créer de l’emploi en France,” a-t-il dit, mettant notamment en avant la qualité des écoles d’ingénieurs françaises, l’expertise en cryptographie et les normes comptables.

L’enjeu pour la France, ce n’est pas tellement de résister à la domination américaine ou autre. L’enjeu, c’est de se saisir de cette nouvelle technologie et de permettre aux entrepreneurs de créer de l’emploi ici,” a-t-il ajouté.

D’ailleurs, selon le dirigeant de Multis, la réglementation n’est pas aujourd’hui un frein à la création de startups blockchain en France. Le principal verrou, c’est comme souvent dans l’univers technologique, les financements.

Pour William O’Rorke, avocat au sein du cabinet ORWL Avocats, le cadre réglementaire est là pour certaines activités, comme la conservation pour le compte de tiers et l’achat-vente de crypto-to-Fiat. Cet encadrement s’explique par des risques plus importants, en particuliers les risques liés au blanchiment.

Toute une autre série d’activités, notamment le conseil en investissement, l’échange de crypto contre crypto, en mettant de côté les NFT, sont soumises à un agrément optionnel. C’est un choix honnêtement assez courageux de la part des pouvoirs publics,” estime le juriste, jugeant ainsi la France « assez favorable à la création d’entreprise. »

A la création d’une startup, vous avez la possibilité de payer très peu d’impôts au début, de recevoir de l’aide du pays et vous êtes dans un environnement juridique stable sur le plan des cryptos (…) En revanche, les relations avec les banques sont plus compliquées,” a-t-il détaillé.

Mais si des startups choisissent finalement les Etats-Unis pour leur création, c’est principalement en raison de la disponibilité des capitaux. Multis a ainsi bénéficié des services d’un accélérateur en Californie, lui imposant la création d’une société domiciliée au Delaware.

La grande différence des Etats-Unis par rapport à la France n’est pas du tout liée au cadre réglementaire, mais juste au financement. En Californie, il est possible de lever 100.000 dollars en présentant un prototype. Pour le même montant en France, on nous demandait un business model avec une projection à cinq ans,” relate Thibaut Sahaghian.

L’entrepreneur insiste également sur une plus grande compréhension des crypto-monnaies et de la finance décentralisée (DeFi). En France, pouvoirs publics et investisseurs tendraient en revanche à se focaliser sur Bitcoin.

Le financement constituerait donc le frein au développement des startups blockchain en France, même si le fondateur du crypto-wallet observe avec satisfaction l’implication de la BPI.

Alex Masmej de MetaCartel insiste lui aussi sur l’importance des capitaux aux Etats-Unis.

J’ai lancé mon projet le mois dernier et au moins une dizaine d’investisseurs m’ont contacté, dont aucun en Europe. Pourquoi dès lors lancer mon entreprise en Europe ? Ce n’est pas juste la France, mais l’Europe qui a un manque d’ambition,” conclut-il.

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Romaric Saint Aubert Crypto-journaliste

Romaric Saint Aubert Crypto-journaliste

Biographie

Romaric est journaliste pour Cryptonaute. Après un passage en faculté de lettres modernes, il s’oriente dans un domaine tout à fait différent, tout en gardant l’œil rivé sur les crypto et l’actualité de l’époque. Il investit alors dans son premier actif numérique : le bitcoin (BTC).

Majoritairement intéressé par Bitcoin, il s’est diversifié plus tard en se penchant également sur le web3, les NFT, les crypto-monnaies et la FinTech. Investisseur aguerri, il est capable d'orienter son entourage et ses lecteurs. Son expérience au sein de l’écosystème crypto et sur la blockchain lui permettent de proposer une actualité précise et experte à ses lecteurs, tout en gardant un recul et une objectivité indispensable à son activité.

Romaric se rend régulièrement en conférence ou à divers événements crypto dans toute l'Europe, notamment aux conférences Bitcoin, au Zebu Live ou aux événements relatifs à la blockchain. Fasciné par ce secteur en plein développement, il aime découvrir de nouveaux projets, apprécie l’innovation, et se laisse porter par son enthousiasme et sa curiosité.

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  • Bitcoin
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