La Banque centrale chinoise entretient toujours le secret autour de sa crypto-monnaie nationale. Mais le responsable de son développement insiste sur la différence entre cet e-Yuan et les autres monnaies électroniques comme Bitcoin ou Libra.
L’annonce de Libra a sans conteste accéléré les projets de développement de crypto-monnaies de banques centrales européennes. La Chine avance elle aussi sur la création de sa propre monnaie électronique, sans fournir beaucoup de détails à son sujet cependant.
Le maître d’œuvre de cette dernière au sein de la Banque centrale de Chine a néanmoins livré quelques informations. Mu Changchun, cité par Shanghai Securities News, souligne ainsi que « cette forme numérique du Yuan » ne sera soumis à aucune spéculation.
Une crypto-monnaie préservée de la spéculation
De même, contrairement à un stablecoin comme Libra, sa valeur ne sera pas déterminée en fonction d’un panier de devises. Les autorités chinoises entendent ainsi garder la maîtrise de ce futur e-Yuan, comme avec une monnaie traditionnelle.
“La monnaie n’est pas faite pour la spéculation. Elle est différente du Bitcoin ou des stablecoins, qui peuvent être utilisés pour la spéculation ou nécessitent le soutien d’un panier de devises,” déclare en effet l’officiel chinois.
Mais la sortie de cette crypto-monnaie de banque centrale interviendra-t-elle avant le lancement de Libra, prévu en principe en 2020 malgré de nombreuses incertitudes ? Aucune précision sur ce point n’est communiquée. Mu Changchun assure que la formulation, la recherche fonctionnelle et le test du Digital Currency Electronic Payment sont finalisés.
L’e-Yuan prêt pour des tests impliquant les banques
La prochaine étape pour la Chine devrait donc consister à lancer des programmes pilote avant une mise en production effective de cette crypto-monnaie nationale. Le calendrier de ces premières expérimentations grandeur nature n’est pas précisé lui non plus.
Plusieurs mois auparavant, Forbes évoquait une sortie possible à l’occasion de la grande journée du e-commerce en Chine, les Singles Day du 11 novembre. Rien de tel ne s’est produit. Un e-Yuan suppose il est vrai la participation d’acteurs multiples de l’univers financier, mais également de l’Internet.
La Banque centrale chinoise doit donc aussi impliquer divers intermédiaires privés et publics. D’après le magazine chinois Caijing, c’est d’ores et déjà le cas de quatre grandes banques du pays ainsi que trois opérateurs télécoms. Tous ces acteurs sont toutefois liés à l’Etat chinois. Ce dernier aura aussi besoin du soutien d’entreprises privées, comme ses acteurs du paiement, Alibaba (Alipay) et Tencent (WeChat Pay).
Article fort intéressant.
Toujours un plaisir de vous lire.