Le ministère de la Justice des États-Unis entend bien lutter contre la cybercriminalité liée au domaine de la finance décentralisée (DeFi). La directrice du NCET, Eun Young Choi, vient de s’exprimer sur le sujet. Elle a d’ailleurs pointé du doigt un pays qualifié de « parrain » des activités illicites dans le secteur DeFi !
Les plateformes DeFi sont la cible des attaques
Les projets DeFi ont été la cible de nombreuses attaques ces derniers temps. La plus importante a été rapportée le 13 mars. Elle a visé la plateforme de prêt Euler Finance. Les voleurs ont ainsi dérobé plus de 196 millions de dollars !
En octobre 2022, c’était la plateforme de trading DeFi Mango Markets qui avait perdu plus de 116 millions de dollars. Le pirate avait profité d’une vulnérabilité de la plateforme liée à une période de faible liquidité, en utilisant une tactique de manipulation des prix.
Au final, le nombre d’activités illicites liées à la cryptomonnaie est en hausse depuis 4 années consécutives.
La justice américaine se saisit du problème
Le ministère de la Justice des États-Unis (ou DOJ « Department of Justice ») entend bien lutter contre ce fléau qui touche le secteur crypto. Cette mission revient à l’équipe nationale chargée de l’application de la législation sur les cryptomonnaies (ou NCET, « national cryptocurrency enforcement team »).
L’équipe NCET a été créée en février 2022, en réponse à l’augmentation de l’utilisation illicite des technologies liées aux actifs numériques par des criminels pour alimenter des cyberattaques, des ransomwares et des systèmes d’extorsion.
La directrice de la NCET, Eun Young Choi, a évoqué son travail avec le Financial Times, dans un article publié aujourd’hui 15 mai. Elle a indiqué que le DOJ se concentre sur les vols et les piratages impliquant la DeFi et en particulier les bridges.
Eun Young Choi s’était aussi exprimée lors du Financial Times Crypto and Digital Assets Summit qui s’est tenu plus tôt ce mois-ci. Elle avait alors réaffirmé la détermination du DOJ à poursuivre les acteurs cryptos coupables de délits, mais aussi les complices qui contribuent à « brouiller les pistes des transactions ».
« Le DoJ cible les entreprises qui commettent elles-mêmes des crimes ou qui permettent qu’ils se produisent, par exemple en permettant le blanchiment d’argent. » Eun Young Choi, directrice du NCET (DOJ)
US crypto tsar promises crackdown on digital platforms https://t.co/Cr3aL4rvuW
— Finance News (@ftfinancenews) May 15, 2023
Le DOJ pointe du doigt le « parrain » de la cybercriminalité DeFi…
Choi a indiqué au Financial Times que la cybercriminalité liée à la DeFi est un problème « très important » pour le ministère de la Justice. Elle a également pointé du doigt l’État nord-coréen. Elle considère en effet que la Corée du Nord est désormais un acteur clé dans ce domaine, étant donné que le pays « parraine » des pirates informatiques.
D’après un rapport des Nations Unis, les pirates nord-coréens ont été particulièrement actifs en 2022. Les pirates liés à la Corée du Nord auraient dérobé entre 630 millions et plus d’un milliard de dollars d’actifs crypto en 2022.
La firme blockchain Chainalysis est également parvenue à une conclusion similaire. Encore pire, Chainalysis estime que le montant volé par les hackers nord-coréens ont atteint 1,7 milliard de dollars en 2022. Sur ce total, au moins 1,1 milliard de dollars proviendrait de piratages de protocoles DeFi.
La Corée du Nord semble donc être l’une des forces motrices de la tendance au piratage de la finance décentralisée, et donc le principal adversaire de la NCET.
Source : Financial Times
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Charles Ledoux
