Depuis plusieurs jours, l’actualité crypto est dominée par la chute de l’écosystème Terra. Une chute qui entraîne son lot de questions mais aussi de termes techniques. Si certains considèrent que le renouveau de l’écosystème passe par un burn massif du token LUNA, d’autres n’ont eu qu’un mot à la bouche : le fork. Mais au fait, qu’est-ce qu’un fork ? Voyons cela ensemble dans cet article !
Fork : définition
Inutile de prendre un dictionnaire anglais – français pour comprendre ce qu’est un fork. Le terme, que l’on traduirait dans la langue de Molière par “fourchette” peut néanmoins permettre de comprendre de manière imagée ce qu’est un fork : la création d’un embranchement sur une blockchain. Un embranchement qui donne naissance à un réseau parallèle à celui qui existait déjà.
Dans l’univers des forks, on distingue les hard fork et les soft fork. Un hard fork représente la séparation d’une blockchain en deux entités différentes, à compter d’un certain bloc. Le soft fork peut de son côté être défini comme une mise à jour importante sur un réseau donné. Un hard fork introduit sur la blockchain une opération irréversible, à l’inverse du soft fork. Par abus de langage, le terme de fork est le plus souvent utilisé pour désigner les hard fork. Dans les parties suivantes, nous nous focaliserons sur le hard fork.
Quand utilise-t-on un fork ?
Le fork est avant tout un outil de rupture. Il est souvent utilisé lorsque des désaccords trop profonds se font ressentir entre les membres de la communauté. Dans pareil cas de figure, le projet se sépare généralement en deux chaînes distinctes qui évolueront de manière totalement indépendante l’une de l’autre.
Un second cas de figure peut expliquer le recours à un fork : suite à une attaque. Dans ce cas, le fork est utilisé pour restaurer les conditions du réseau avant cette attaque. Cette deuxième méthode est d’ailleurs fréquemment décriée par certains utilisateurs qui considèrent que la blockchain ne doit jamais être modifiée.
Dans le cas de Terra, la question du fork a été posée autour de ce second cas de figure. Si le fork est validé, la blockchain se scindera en deux. L’une d’entre elles reviendra aux conditions du réseau à un instant T (décidé par les utilisateurs), l’autre non.
De par leurs structurations et leurs conceptions, certaines blockchains sont construites pour ne pas pouvoir subir de fork.
Exemples de fork !
Si l’on cherche le fork le plus célèbre, il faudra vraisemblablement se tourner vers la mère des cryptomonnaies. En août 2017, la blockchain Bitcoin valide un fork entre Bitcoin et Bitcoin Cash. Ce fork est une résultante d’un désaccord entre les membres de la communauté au sujet de la taille des blocs. Quelques mois après ce fork, Bitcoin Cash connaîtra un nouveau fork qui aboutira aux projets Bitcoin Cash (BCH) et Bitcoin SV (BSV).
La blockchain Ethereum a elle aussi connu un fork resté comme l’un des plus marquants. Suite au piratage de The DAO, la communauté s’est divisée entre ceux qui souhaitaient un retour en arrière et ceux qui ne voulaient pas que la blockchain soit modifiée. Cette discordance a conduit à un fork le 20 juillet 2016 et à la création d’Ethereum Classic (ETC) en plus du réseau Ethereum (ETH).
Dans ces deux exemples, comme dans la majorité des cas, c’est l’actif original qui conserve le plus de valeur. En effet, Bitcoin est aujourd’hui bien plus côté que Bitcoin Cash. Même constat avec Ethereum qui surplombe largement Ethereum Classic.
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Romain Boyer
Rédacteur
