Accélérateur de l’industrie blockchain et crypto-monnaies basé à Station F, Chain Accelerator est repris à 100% par la société de conseil en numérique ON-X. Le montant de la transaction n’est pas précisé.
L’incubateur parisien de startups spécialisées dans les crypto-monnaies et la blockchain avait ouvert ses portes en 2018 au sein de Station F, premier campus de startups en Europe. Et l’ambition de Chain Accelerator était de s’imposer comme le premier accélérateur européen des startups blockchain.
Un pari réussi ? Difficile à dire puisque l’entreprise communique peu de chiffres. Elle peut néanmoins se targuer d’organiser une des principales conférences dédiée à la technologie blockchain : Paris Blockchain Week Summit.
Des complémentarités avec la cybersécurité et le cloud
Gage de succès ou au contraire de la fragilité du secteur en France, Chain Accelerator est intégralement cédé à une société de services numériques ON-X. Le montant de l’opération n’est pas précisé.
Rien de comparable cependant avec les transactions et levées de fonds réalisées par les acteurs internationaux. D’après les données disponibles, l’acquéreur de l’accélérateur blockchain employait moins de 200 salariés en 2019 pour environ 18 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Des résultats modestes pour une entreprise créée 30 ans plus tôt. La blockchain n’est en outre qu’un des domaines technologiques couverts par le cabinet de conseil, positionné plus largement sur la transformation numérique.
L’ambition affichée par ON-X est ainsi « d’intégrer les moyens de la Blockchain et des crypto monnaies à son offre, dont les usages s’appliquent à tous les secteurs d’activités de ses clients. » Pour son PDG Louis Polette, il s’agit aussi de renforcer l’expertise dans la deeptech.
Le cabinet met également en avant de « fortes complémentarités » et prévoient ainsi des synergies avec la blockchain dans les domaines de la cybersécurité, du cloud, des infrastructures et services numériques.
Les faiblesses de la France dans la blockchain
Pour le président de Chain Accelerator, Nicolas Cantu, cette acquisition signifie plus de ressources pour l’incubateur. A la clé, la possibilité de délivrer de bout en bout des projets ambitieux et de nous positionner en leader européen de l’intégration des Blockchains et crypto monnaies. »
Dans une tribune, le dirigeant reconnaît cependant les faiblesses de la France dans ce secteur. Il souligne notamment le manque d’entreprises disposant d’un poids dans l’écosystème mondial. Nicolas Cantu regrette également de mauvais choix technologiques et appelle l’Etat à « supporter cette révolution si structurante. »
Cet appel bénéficie d’ores et déjà du soutien du député Jean-Michel Mis, co-fondateur depuis avril de la Fédération Française des Professionnels de la Blockchain. « Le développement de l’écosystème Blockchain est une priorité pour le gouvernement » assure l’élu de la majorité.
Des réalités viennent cependant percuter ces déclarations. La crise d’abord, qui se traduira en 2020 par un trou d’air pour les dépenses et projets dans le secteur de la blockchain. Mais l’écosystème français souffre surtout d’un manque de capitaux. S’il a les talents, l’argent reste rare, rappelaient des professionnels lors de l’EthCC 2020.
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