Un ancien dirigeant de Google Ads s’éloigne encore un peu plus du web2 et saute à pieds joints dans le web3. Sridhar Ramaswamy a réussi une levée de fonds de 40 millions pour financer un moteur de recherche d’un nouveau genre : nxyz.
De Google à la protection de la confidentialité
Sridhar Ramaswamy a été le vice-président de la branche Google Ads du géant Google de 2013 à 2018. Après cette expérience remarquable, Ramaswamy a poursuivi son chemin dans l’industrie en ligne.
Il dirige par exemple la société Neeva créée en 2019. Neeva gère un moteur de recherche axé sur la confidentialité. Ce moteur de recherche ne comporte aucune publicité et bloque les outils de tracking en ligne. Vous l’aurez compris, on est bien loin des pratiques de Google Ads et de son marché de 150 milliards de dollars !
D’ailleurs, c’est en partie cette différence de philosophie qui avait poussé Ramaswamy a quitter le géant américain. A l’époque, il regrettait que Google Ads s’acharne à maintenir sa croissance au détriment des utilisateurs.
Mais Sridhar Ramaswamy voit au-delà du moteur de recherche “à l’ancienne”. Ce qui l’intéresse désormais, c’est le web3 !
Les crypto-actifs représentent un investissement risqué.
Nxyz, le moteur de recherche du web3
En 2022, un équipe d’ingénieurs de Neeva a planché sur la conception d’un moteur de recherche de nouvelle génération baptisé nxyz. Un article de blog publié en mars sur le site de Neeva décrivait nxyz ainsi : « une expérience visant à appliquer au web3 la même philosophie de recherche axée sur l’utilisateur que celle de Neeva. »
Mais qu’est-ce que le web3 ? Ce terme désigne globalement une version plus décentralisée d’internet. On parle donc d’un réseau internet où les Big Tech comme les GAFA n’ont pas le monopole et où les données des utilisateurs ne sont pas regardées à la loupe pour créer des publicités sur mesure.
Le web3 (ou web 3.0) s’accompagne de technologies comme la blockchain, la cryptomonnaie ou encore les NFT.
« Pour moi, la grande avancée de la blockchain est qu’elle introduit cette idée de calcul décentralisé, où vous téléchargez un morceau de code sur une blockchain et le code s’y exécute. Personne n’est responsable. C’est un stockage décentralisé qui est la propriété d’un collectif. » Sridhar Ramaswamy
Mais à quoi sert nxyz exactement ? En fait, nxyz parcourt les blockchains et les applications blockchain à la recherche de données, comme les montants détenus sur des portefeuilles cryptos ou les NFT achetés. Elle transmet ensuite ces données aux développeurs en temps réel à l’aide d’outils appelés API.
Contrairement à Neeva ou Google, le logiciel de recherche nxyz n’est pas destiné aux consommateurs. Il vise plutôt à offrir des données propres sur les blockchains aux grandes entreprises crypto. On pourrait comparer son rôle à celui de Bloomberg qui vend aux institutions de Wall Street un accès aux données et aux informations financières.
Levée de fonds réussie avec 40 millions de dollars
Ce projet de création de nxyz a trouvé son public et des investisseurs enthousiastes. Une levée de fonds (Series A) de 40 millions de dollars a été bouclée avec succès. Parmi les investisseurs, on trouve des grands noms comme Paradigm, Coinbase, Sequoia Capital et Greylock.
L’argent recueilli va servir à financer l’embauche de nouveaux ingénieurs et la formation de nouveaux partenariats. L’outil va également être développé pour intégrer davantage de blockchains. A ce jour, nxyz prend uniquement en charge que 6 blockchains : Ethereum, Polygon, Binance, Avalanche, Optimism et Arbitrum. D’autres réseaux devraient donc être ajoutées prochainement.
Avec ses services innovants, nxyz espère inspirer une nouvelle génération de concepteurs, de créateurs et d’hommes d’affaires pour faire progresser le web3.
« Nous avons créé nxyz pour que les développeurs puissent se concentrer sur la construction à l’échelle, et avoir la méthode rapide et simple pour indexer les données dont ils ont besoin. Je suis convaincu qu’il s’agit exactement du type d’innovation nécessaire pour assurer l’adoption généralisée et le succès de web3. »
Stéphanie Comitogianni
