Coup de tonnerre dans l’univers des crypto-monnaies. L’un des principaux exchanges, OKEx, annonce la suspension des retraits de crypto-actifs. La raison : un des détenteurs de clés privées du service coopère avec une enquête et n’est pas joignable.
C’est un coup dur pour Bitcoin. La valeur de la crypto-monnaie chutait de près de 3% après une annonce d’un des principaux exchanges du marché. OKEx indique en effet qu’il suspend jusqu’à nouvel ordre les retraits de crypto-actifs sur sa plateforme.
Sans autre précision, la crypto-bourse fait savoir que l’un de ses détenteurs de clés privées « coopère actuellement avec un bureau de sécurité publique dans le cadre d’enquêtes ». Une investigation en cours donc, mais aussi un contact perdu entre l’exchange et ce détenteur de clé privée.
Une clé privée d’OKEx manque à l’appel
En conséquence, le service de trading de crypto-monnaies n’est plus à même d’opérer. Arguant de sa volonté d’agir « dans le meilleur intérêt » de ses clients, OKEx décide donc de suspendre ses services numériques.
« Nous vous assurons que les autres fonctions d’OKEx restent normales et stables et que la sécurité de vos biens chez OKEx ne sera pas affectée » affirme cependant l’exchange dont le siège se situe à Malte.
« Nous reprendrons les retraits d’actifs numériques/de devises dès que le détenteur de la clé privée concernée sera en mesure d’autoriser la transaction » promet encore l’entreprise. Sans contact avec ce dernier, impossible cependant pour elle de préciser quand le trading pourra reprendre.
Cette annonce d’un des cinq plus grands exchanges au monde déclenche un net repli de la valeur du Bitcoin. Comme le mesure Chain.info, l’exchange abrite à lui seul dans ses wallets un peu plus de 276.000 bitcoins. Pour les clients, ces actifs sont donc aujourd’hui, et jusqu’à nouvel ordre, gelés.
Une enquête présumée des autorités chinoises
Quelle pourrait être la cause de cette suspension ? D’après le journaliste Colin Wu, basé en Chine, c’est une enquête des autorités chinoises sur une affaire de blanchiment d’argent qui expliquerait cette situation.
« Le gouvernement chinois sévit contre le blanchiment d’argent utilisant la cryptomonnaie pour la fraude aux télécommunications, et les échanges centralisés sont dans une situation très dangereuse » écrit-il. Ces informations ne peuvent pas être confirmées à ce stade cependant.
Cointelegraph s’interroge lui sur un éventuel lien avec la vague d’arrestations réalisée dans le cadre du démantèlement d’un réseau mondial de blanchiment d’argent. D’après Europol, 20 membres d’un cartel ont ainsi été interpellés par les autorités de 16 pays différents.
Christophe Auffray
