Les cryptomonnaies conservent leurs détracteurs, à l’image du président d’une réserve fédérale américaine. Neel Kashkari égratigne Dogecoin.
Ce n’est plus une découverte. Les membres des banques centrales ont bien souvent une dent contre les cryptomonnaies, dont ils dénoncent notamment la volatilité. Or, en matière de volatilité, Dogecoin fait incontestablement office de tête d’affiche.
Cette grande visibilité lui vaut, sans surprise, bien des critiques, comme le Bitcoin. Sur Twitter, le directeur de la Réserve Fédérale de Minneapolis, Neel Kashkari, s’en prend ainsi au DOGE. Selon lui, la manière exacte de le prononcer est donc « pon-zi ».
DOGE très volatil, mais pas un ponzi
Pour rappel, un système de Ponzi ou pyramide de Ponzi fait référence à un montage financier illicite. Celui-ci consiste à rémunérer les investissements des clients grâce aux fonds procurés par les nouveaux entrants.
En clair, il s’agit d’une escroquerie condamnée à s’effondrer dès que les investisseurs réclament leurs capitaux. Difficile de voir un quelconque parallèle cependant entre un système de ponzi et le Dogecoin.
La blockchain et son jeton sont disponibles sur le marché depuis plusieurs années à présent. Et contrairement à d’autres crypto-actifs, son offre n’intègre pas de dimension de rareté. Or, c’est ce qui confère au Bitcoin sa valeur.
Neel Kashkari fait donc sans doute référence principalement à la forte volatilité du DOGE, dont la valeur explosait en quelques mois. Son prix décollait de plus de 10.000%, à la faveur notamment des tweets d’Elon Musk.
La comparaison d’un dirigeant d’une banque centrale souligne probablement aussi la chute à laquelle est prédestinée une cryptomonnaie comme Dogecoin. Et sur ce point, il n’est pas le seul à partager cette analyse.
Le DOGE trop haut désormais pour investir ?
Le cours du DOGE plonge depuis la mi-mai, comme les autres crypto-actifs toutefois. Le 22 juin, il passait sous le cap des 0,20 dollar. Cependant, à la faveur d’un rebond du marché, le token enregistre aujourd’hui plus de 15% de croissance à 0,22 dollar.
Mais pour un analyste, une chute de 67 % du prix du Dogecoin se prépare. Cette baisse se cumulerait donc à celle de 60% déjà enregistrée depuis mai. Le DOGE perdrait ainsi une grande partie de sa valeur.
Pour s’inscrire dans la durée, le DOGE a besoin d’usages. Or, outre la spéculation, ces usages demeurent limités. Et les jetons concurrents ne manquent pas aujourd’hui, comme le SHIB et ses différents clones.
« Avec de nouvelles ‘opportunités’ de pump-and-dump qui apparaissent tous les deux jours, il n’est pas très attrayant d’investir [dans] un ‘actif’ qui a déjà autant augmenté. Attendez-vous à ce que le Dogecoin tombe vers 0 $ cette année et meure d’une mort lente », prédit donc un autre analyste.