Alors qu’en général, elle attire l’attention pour ses sites touristiques majeurs, la Normandie s’apprête aujourd’hui à devenir l’une des régions les plus surveillées d’Europe dans le secteur du Bitcoin.
Un projet discret, mais ambitieux, se prépare sur son territoire, avec des implications bien plus vastes qu’il n’y paraît. Derrière cette initiative, c’est tout un pan de l’économie numérique qui pourrait se redessiner.
Le terrain mondial pousse la Normandie vers les cryptos
Le marché des crypto-monnaies a changé d’échelle depuis que certains pays comme les États-Unis ont ouvert la voie à une approche plus souple.
Le Sultanat d’Oman, déjà actif dans le mining via Exahertz, ne cherche plus seulement à se développer localement, il veut se positionner sur des terrains sûrs et stratégiques. C’est à ce titre qu’ils se sont focalisés sur la Normandie, un territoire stable, politiquement favorable, et prêt sur le plan technique.
Ce choix entre aussi dans une logique de diversification géographique, pour répartir les risques et sécuriser l’accès à l’énergie. Dans cette dynamique, une meilleure plateforme crypto aurait tout intérêt à se rapprocher de ces nouveaux centres de production, où les coûts sont optimisés et l’accès à la ressource directe.
La Normandie a le profil parfait pour le minage
Le minage industriel exige des conditions bien précises. Il faut de l’énergie fiable, à bas coût, un climat qui limite les dépenses de refroidissement, et un environnement adapté aux installations lourdes.
La Normandie coche toutes les cases. L’EPR de Flamanville et la future centrale de Penly assurent une alimentation constante, décarbonée, parfaitement alignée avec les exigences du secteur.
Le climat tempéré réduit les besoins en ventilation artificielle, donc les coûts. Et côté infrastructures, la ville est également idéale. Elle propose un excellent réseau électrique, de la logistique et des zones d’activités connectées.
Pas besoin de partir de zéro, c’est ce qui en fait un site immédiatement exploitable, sans délai de transformation.
Vers une industrialisation du mining en France ?
Jusqu’ici, le mining en France restait un secteur marginal, fragmenté, souvent freiné par les tarifs réglementés ou l’absence de cadre clair. Le projet porté en Normandie, soutenu par un État étranger, change d’échelle.
Il s’agit d’installer une structure complète, capable d’intégrer production, maintenance, supervision technique, et peut-être même développement local d’outils logiciels ou de services annexes.
Ce type d’initiative pose les bases d’une filière. Elle pourrait attirer d’autres investissements, liés à des usages plus récents, et même favoriser la création des meilleures crypto-monnaies émergentes, dont les protocoles exigent aussi des capacités de calcul soutenues. L’écosystème pourrait rapidement se densifier autour de cette impulsion.
Ce projet est aussi une question de pouvoir, pas juste de business
Derrière l’intérêt pour le Bitcoin, il y a une réflexion plus large sur la souveraineté énergétique et numérique. En effet, si la France veut jouer un rôle dans l’économie des cryptos, elle doit maîtriser une partie de l’infrastructure et ne pas dépendre d’acteurs étrangers ou du moins pas intégralement.
Ainsi, utiliser les surplus d’énergie nucléaire pour alimenter une activité à forte valeur ajoutée pourrait être un levier efficace. Mais encore faut-il encadrer l’initiative, clarifier la fiscalité, garantir la transparence, et s’assurer que le projet respecte les objectifs climatiques.
Finalement, la Normandie offre un terrain d’expérimentation solide. Reste à voir si les institutions suivront avec une vision à long terme et les outils réglementaires qui permettent d’ancrer cette opportunité dans une stratégie nationale.
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Emmanuel Mounier
Expert en crypto-monnaie
