Michael Saylor revient sur le devant de la scène avec un nouveau signal d’achat de Bitcoin. Son annonce intervient alors que les tensions entre Israël et l’Iran secouent les marchés. À travers un tweet cryptique diffusé sur X en plein week-end, il laisse entendre qu’un mouvement se prépare.
Michael Saylor, un acteur hors cycle
Depuis 2020, Saylor accumule du BTC sans se soucier des cycles. Peu importe s’il y a des crises, des hausses de taux, des guerres… Il poursuit sa politique d’achat.
Bigger Dots are ₿etter pic.twitter.com/vm1UItzmRb
— Michael Saylor (@saylor) June 15, 2025
Aujourd’hui, sa société Strategy détient 582 000 Bitcoins, soit près de 3 % de l’offre totale, avec un coût moyen autour de 30 000 $. Il finance ses achats via émissions d’actions ou de dettes, en mode rouleau compresseur. Pas de longs discours.
Sa communication est calibrée pour le signal, pas pour l’explication : une image, un graphique ou un mot-clé (« hope », « harder », « ₿etter ») sur X suffit pour alerter les suiveurs qu’un mouvement est imminent.
Avec le temps, ce code visuel est devenu un repère pour ceux qui suivent les gros mouvements du secteur.
Et moins de 24 heures après son alerte, Strategy a officiellement annoncé avoir réalisé un nouvel achat de 10 100 BTC à son portfolio.
Ce dernier achat a été financé principalement par une levée d’un milliard de dollars via l’émission d’actions privilégiées STRD à 10 % de rendement, ciblant des investisseurs long terme à la recherche de revenu fixe.
Une annonce calculée dans un contexte géopolitique explosif
L’allusion d’un nouvel achat est survenue alors même que des frappes israéliennes visaient Téhéran, alimentant les craintes d’un embrasement régional. Et il est clair que ce timing n’est pas innocent.
Tandis que l’or recule, que les actions sont déstabilisées et que le pétrole grimpe, Bitcoin reste globalement stable autour de 107 000 $.
Bien qu’il y ait eu une légère baisse, elle a été limitée, et surtout temporaire. En parallèle, les ETF Bitcoin aux États-Unis ont enregistré plus d’un milliard de dollars d’entrées nettes en cinq jours, ce qui traduit une demande institutionnelle soutenue. Le sentiment de marché reste confiant, avec un indice Fear & Greed autour de 60.
Pour Saylor, cette résilience confirme l’intérêt stratégique du BTC dans les périodes d’instabilité. Ce n’est pas la première fois qu’il envoie un message implicite un dimanche, avant une possible officialisation le lundi.
Il joue sur les écarts entre l’ouverture des marchés traditionnels et la liquidité continue des cryptos. Ce décalage lui permet d’amplifier l’effet de ses annonces tout en réaffirmant sa vision. Le Bitcoin, selon lui, reste un actif refuge dans un monde incertain.
L’effet d’entraînement, de Strategy à Metaplanet
L’impact de la stratégie de Saylor ne se limite pas à ses propres achats ; il crée aussi un précédent pour d’autres entreprises.
C’est notamment le cas de Metaplanet, société japonaise récemment convertie à une gestion de trésorerie full-Bitcoin. Ils ont déjà atteint leur objectif BTC pour 2025, avec 10 000 BTC en réserve, et visent 21 000 d’ici fin 2026.
De ce fait, leur dernière levée de fonds via des warrants, la plus grosse de l’histoire des marchés japonais, montre à quel point la stratégie d’accumulation devient un modèle exportable. Saylor a même validé publiquement leur démarche, ce qui ajoute du poids à leur initiative. Son impact dépasse donc largement ses propres achats.
Ainsi, il contribue à installer une logique d’accumulation dans tout un pan du marché, en particulier chez les entreprises qui voient le BTC comme une réserve stratégique plutôt qu’un actif spéculatif.
Finalement, ce type de dynamique, plus large et plus profond que des achats ponctuels, peut avoir un effet bien plus durable sur le prix du Bitcoin.
Source : CoinMarketCap
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Emmanuel Mounier
Expert en crypto-monnaie
