Pas de NFT pour Minecraft : que s’est-il vraiment passé ?

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Mojang, le studio derrière Minecraft, un des jeux les plus populaires de tous les temps et revendu à Microsoft pour plus de 2 milliards de dollars, vient de déclarer qu’il n’utilisera pas les NFT dans leur jeu. Cela concerne aussi bien côté client de Minecraft que côté serveur.

Une position ferme

Alors que pour beaucoup d’utilisateurs le monde de la crypto, notamment avec les NFT semblait se prêter parfaitement à Minecraft, les développeurs de chez Mojang ont aujourd’hui pris la parole pour donner leur position à ce sujet.

Pour le studio Mojang, les NFT ne sont pas les bienvenus et ne représentent pas l’esprit qu’ils souhaitent véhiculer à travers Minecraft. En effet, les NFT encouragent le profit et créent des disparités entre les joueurs aisés et les plus démunis, favorisant un gameplay basé sur la spéculation. Les développeurs ont rajouté sur leur website :

Les NFT détournent le but premier de Minecraft qui est de procurer de la joie ainsi que du succès à long terme pour nos joueurs. Ils forcent à se concentrer sur une notion d’investissement dans un monde spéculatif dans le but de faire du profit.

En poursuivant leur message, Mojang parle des entreprises qui ont déjà essayé de vendre des NFT en utilisant Minecraft. Le cas le plus connu est notamment la société NFT Worlds sur Polygon qui vend des terrains virtuels sous la forme de NFT qui peuvent être ensuite utilisés sur des serveurs privés Minecraft. Suite à cette annonce de la part de Mojang, le prix de l’actif NFT Worlds (WRLD) a chuté de 60 %.

Un retour en arrière ?

En prenant cette position, Mojang qui appartient à Microsoft indique clairement que ces derniers les soutiennent dans ce choix et donc pensent potentiellement de façon similaire. Pour l’univers du jeu vidéo, il est étrange d’être fermé à l’innovation. Tout particulièrement quand on sait l’engouement que peut provoquer ces jeux, notamment comme Battle Infinity qui a déjà collecté plus de 600 000 $ lors des 10 premiers jours de sa prévente. Le jeu de fantasy league sur le Metaverse, attendu d’ici à quelques mois, semble déchaîner les tendances alors qu’il n’est pas encore sorti.

Néanmoins, Mojang ne sont pas les seuls à être contre les NFT, la célèbre plateforme Steam possédée par Valve refuse catégoriquement tous les jeux ayant un lien avec les NFT. De même, Ubisoft qui avait essayé de se lancer sur ce marché en proposant des NFT via son jeu Tom Clancy a dû faire machine arrière.

Du côté de NFT Worlds qui est fortement impacté par la décision de l’équipe de Minecraft, un développeur a indiqué que la première action sera de tenter d’entrer en contact avec Mojang. Ils espèrent ainsi comprendre la raison de leur choix et comment les politiques d’utilisation vont s’appliquer face à NFT Worlds.

Dans le cas où Minecraft ne propose pas de solution viable pour ces derniers, ils pourraient se tourner vers un moteur similaire au jeu Minecraft afin de continuer leur projet ou encore passer de plateforme à service permettant aux développeurs d’autres jeux d’utiliser leur technologie.

Un marché encore incertain

Comprendre la décision derrière le choix de l’équipe Mojang n’est pas nécessairement facile, mais en même temps de nombreux projets ont eu des problèmes par le passé, notamment Axie Infinity avec un pirate qui lui a coûté 625 millions de dollars.

Malgré tout, pour clore leur lettre sur leur site web, l’équipe de Minecraft n’indique pas que leur choix sera définitif à tout jamais. Au contraire, ils en profitent pour préciser :

Nous allons aussi être attentif à l’évolution de la technologie blockchain au fil du temps afin de définir si celle-ci permettra des expériences plus sûres ou des applications pratiques dans le domaine du jeu vidéo. Néanmoins, pour le moment, nous ne prévoyons pas d’inclure cette technologie dans Minecraft.

Alors que d’un côté les réseaux sociaux comme Twitter, Meta ou encore plus récemment Snapchat se mettent aux NFT. Du côté des jeux vidéo, une barrière semble exister entre le potentiel que peut avoir cette nouvelle technologie et la peur de briser la confiance des utilisateurs.