Des acteurs de l’industrie aéronautique s’allient pour définir une application standard de la blockchain visant à suivre, tracer et enregistrer les pièces détachées des avions. En France, Bolloré Logistics participe à l’alliance MRO Blockchain.
Contrairement à Hedera Hashgraph, l’Alliance MRO Blockchain n’est pas encore un consortium blockchain dans l’industrie aéronautique. Elle pourrait le devenir à terme. Pour le moment, il s’agit d’un regroupement d’industriels du secteur autour des usages de la blockchain pour la logistique des pièces détachées des avions.
Cette alliance réunit des sociétés spécialisées comme Cathay Pacific, FLYdocs, SITA, Ramco Systems, Willis Lease ou le Français Bolloré Logistics. La gouvernance du groupe sera assurée par Sita, éditeur de logiciels pour le transport aérien.
25 milliards de pièces détachées traitées chaque année
C’est ce dernier qui supervisera la conformité des solutions élaborées au sein de MRO Blockchain et leur validation par les autorités de régulation internationales et les organismes de standardisation.
La volonté des partenaires est en effet dans un premier temps de « définir une norme mondiale d’application de la technologie blockchain permettant de suivre, tracer et enregistrer les pièces détachées des aéronefs. »
SITA considère ainsi que la blockchain contribuera à un meilleur partage et enregistrement de l’information, de façon sécurisée, entre acteurs du transport aérien, en particulier en ce qui concerne les opérations MRO (maintenance, réparation et révision).
La mise en place de l’Alliance MRO doit donc faciliter et accélérer le suivi des pièces au travers de la blockchain. L’expérimentation vise à partager des données entre différents acteurs du secteur et à en conserver un historique commun.
Chaque année, l’industrie MRO traite 25 milliards de pièces, tout en ajoutant trois milliards de nouvelles pièces. Il y a 20 000 fournisseurs, couvrant 144 000 vols par jour pour un marché global de l’industrie représentant environ 100 milliards de dollars chaque année, rappelle Sita.
Un fil et un passeport numériques pour chaque pièce d’un avion
La blockchain offre des possibilités inédites pour partager des données critiques entre plusieurs parties prenantes, de façon sécurisée. Les applications potentielles de ces possibilités sont nombreuses dans la supply chain,” commente Cyrille-Ange Roux Luzi, directeur régional Asie-Pacifique Aerospace de Bolloré Logistics.
Les membres de l’Alliance se donnent plusieurs mois pour développer un premier produit blockchain destiné à démontrer la faisabilité technique du cas d’usage sélectionné. Ainsi, pour chaque pièce, deux volets d’informations seront enregistrés et suivis : un fil numérique et un passeport numérique.
Le fil fournira en temps réel les informations relatives au statut de la pièce et sa chaîne de possession, garantissant une traçabilité dans le temps. Quant au passeport numérique, il doit permettre « l’identification incontestable » d’une pièce. Il comportera pour cela différentes données nécessaires pour attester de sa propriété, comme le certificat de navigabilité.
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