Elon Musk a annoncé vouloir refonder l’ensemble du savoir humain via sa prochaine IA, Grok 3.5. Changpeng Zhao (CZ), le fondateur de Binance, salue l’ambition, mais rappelle que l’histoire et l’opinion ne se réécrivent pas si facilement.
Musk veut “corriger” la connaissance avec Grok
Elon Musk a dévoilé sur X les contours de Grok 3.5 (ou Grok 4), nouvelle version de son chatbot développé par xAI. Le milliardaire ambitionne de repenser entièrement les données sur lesquelles sont formées les intelligences artificielles actuelles, jugées trop “brouillonnes”.
Il promet une IA entraînée sur une base de savoir purifiée de ses erreurs, enrichie d’informations manquantes, et dotée de capacités de raisonnement avancé.
L’objectif est radical, puisqu’il s’agit tout simplement de réécrire l’intégralité du corpus de connaissances humaines, puis entraîner le modèle à partir de cette version “corrigée”.
Selon Musk, toutes les IA, y compris les plus avancées, sont aujourd’hui formées sur des données “non vérifiées” ou erronnées. Grok 3.5 vise donc à devenir un modèle plus propre, plus cohérent, et surtout plus fiable.
Dans la foulée, un internaute a proposé à Musk de nommer cette nouvelle IA “Grok 4.20”, clin d’œil à la date associée au Dogecoin et à l’humour crypto et memecoins, que Musk apprécie particulièrement. Il venait d’ailleurs de publier un mème de Pepe the Frog, quelques heures après l’échec d’un essai de SpaceX.
CZ souligne la subjectivité du savoir
Changpeng Zhao, cofondateur et ancien PDG de Binance, a rapidement réagi à cette annonce. Dans un post sobre sur X, il s’est dit “curieux de voir comment cela va se passer”. Mais il a surtout rappelé une réalité souvent ignorée dans les débats sur l’IA :
“Une grande partie de la connaissance est faite d’histoire et d’opinions. Il en existe de nombreuses versions, toutes fortement débattues.”
Une manière diplomatique de dire que le savoir n’est pas un fichier texte à nettoyer. Réécrire l’histoire ou les opinions, ce n’est pas juste une question de données à corriger. Cela implique des choix, des interprétations, et parfois même des biais. CZ le rappelle à demi-mot : derrière le vernis technologique, l’approche reste floue sur le fond.
Dans un tout autre registre, l’ancien patron de Binance a aussi livré une réflexion sur la mise en scène de certains traders. Ceux qui exposent publiquement leurs ordres ou leur levier ne cherchent pas toujours à informer — c’est souvent un jeu d’influence, selon lui.
En réaction à un trader qui affichait fièrement ses ordres avec effet de levier, CZ a qualifié cette attitude de “stratégie psychologique” ou “publicité personnelle”. Lui-même précise qu’il ne trade presque jamais, préférant vivre en crypto au quotidien, avec 100 % de son patrimoine en actifs numériques.
En réagissant à Grok 3.5, CZ de Binance rappelle que la réécriture du savoir ne peut pas être une opération comptable. Si l’intelligence artificielle veut devenir plus fiable, elle devra d’abord composer avec la complexité humaine, pas simplement la corriger.
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