Depuis maintenant plus de trois ans, Ethereum n’a pas réussi à atteindre un nouvel ATH (All Time High). Malgré un rebond ces derniers jours, les temps sont durs pour ce projet pionnier de l’écosystème crypto. Manque de confiance, faible marketing ou tout simplement conflits internes, analysons de plus près les raisons de cette descente aux enfers sans précédent.
Une perte de confiance
Depuis le dernier halving du Bitcoin, il y a bientôt un an, l’écosystème s’est retrouvé confronté à des bouleversements inattendus.
Grâce à une Amérique qui se revendique, jour après jour, de plus en plus pro-crypto, le marché des crypto-monnaies a réussi à séduire de nombreux investisseurs au cours de ces derniers mois. Tout semblait optimal pour favoriser un cycle haussier inédit.
Pourtant, du côté d’Ethereum, tous les voyants sont au rouge depuis le dernier ATH en 2021.
Avec une baisse de plus de 60 %, qui le plonge légèrement en dessous des 2000 $, le cours de l’ETH n’a rien de séduisant pour les nouveaux arrivants.
En ajoutant à cela une volatilité extrême et une valeur bien en deçà de son précédent ATH, qui était à environ 4 900 $, l’ETH est clairement perçu comme peu résistant face aux perturbations subies par le marché.
De faux espoirs, comme le passage de PoW (Proof of Work) à PoS (Proof of Stake) en 2022, ne contribuent pas non plus à la bonne réputation d’Ethereum.
Cet événement avait été vendu par les développeurs comme celui qui allait lancer l’adoption mondiale de l’ETH. Malheureusement, au vu de l’allure actuelle du prix et du volume de transactions on-chain, on constate que l’Ethereum est loin d’avoir répondu aux attentes.
Au fil des mois, une méfiance s’est alors installée chez les investisseurs et les utilisateurs du réseau.
Complexité d’utilisation et frais de réseau élevés
Il est parfaitement normal qu’une blockchain se complexifie au fil du temps. Optimisation après optimisation, un projet doit améliorer sa technologie afin de permettre une utilisation plus facile, plus agréable et plus sûre.
Dans le cas d’Ethereum, ces optimisations et mises à jour n’ont pas drastiquement facilité l’utilisation de cette blockchain. Entre autres, une validation redondante des transactions entraîne une impression de latence ou de « double validation ». De plus, les frais élevés empêchent les utilisateurs de percevoir les améliorations des mises à jour.
C’est pourquoi de nombreux usagers se sont dirigés vers des “Ethereum Killer” comme Solana ou Binance Smart Chain. Ce sont des blockchains aux fonctionnalités similaires et qui sont, à l’utilisation, plus simples, plus rapides et moins chères. À titre d’exemple, Solana revendique un débit de 65 000 transactions par seconde (TPS), contre environ 15 TPS pour Ethereum.
$ETH devs: Gas fees are finally low
Reality: Because nobody is using it 😭 pic.twitter.com/rztHX0dCu5
— Crypto King (@CryptoKing4Ever) March 15, 2025
Ce post récent sur X de l’influenceur crypto : CryptoKing, illustre justement ce phénomène.
« Les développeurs ETH disent que les frais de réseau sont enfin bas. La réalité : C’est parce que plus personne ne l’utilise. »
Malgré le caractère humoristique de ce tweet, on comprend que le prix des frais de réseau pèse sur la blockchain. Il ferme en fait la porte aux utilisateurs qui n’ont pas les fonds suffisants pour les payer. Hélas, cela empêche un regain de popularité, surtout chez les novices sans gros capital de départ.
Manque de marketing
Depuis son lancement en 2015, Ethereum a toujours été un projet compliqué à suivre technologiquement pour la majorité des investisseurs. En étant le premier projet crypto à populariser le développement d’applications directement on-chain, il était déjà certain à l’époque qu’au fil des années, le projet allait se complexifier.
À regret, on se retrouve aujourd’hui avec une blockchain qui annonce des mises à jour sur son site officiel et sur les réseaux sociaux, mais sans réel marketing. Les annonces sont rédigées pour être comprises par les développeurs et les acteurs impliqués dans ce réseau. De ce fait, elles ne sont pas assez axées sur l’explication de la technologie EVM aux nouveaux arrivants du marché.
Par conséquent, les nouveaux investisseurs ne sont pas séduits par le projet et se tournent vers des projets qui investissent davantage dans leur image, comme Solana.
En effet, grâce à l’explosion des memecoins, Solana est directement associée aujourd’hui à de grandes figures comme Donald Trump. Cela apporte une visibilité et une crédibilité à cette blockchain, qui sait séduire les nouveaux investisseurs du marché crypto.
Conflits internes et avenir pour Ethereum
En plus de tout ça, la communauté Ethereum est également marquée par de nombreux conflits internes. En effet, les développeurs, les validateurs, les investisseurs et les utilisateurs ont la plupart du temps des priorités divergentes.
Certains critiquent par exemple la centralisation croissante du réseau, notamment en raison de la domination de validateurs institutionnels et de services comme Lido Finance, qui contrôlent une grande part des ETH stakés. Cette centralisation va à l’encontre des idéaux de décentralisation portés par la communauté crypto, ce qui peut repousser certains utilisateurs.
Même si ces tensions internes sont le signe d’un écosystème vivant, elles peuvent surtout donner une impression de désorganisation face à des blockchains concurrentes qui affichent une vision plus claire et unifiée.
Heureusement, tout cela n’empêche pas Ethereum de proposer des mises à jour récurrentes du réseau. La prochaine en date sera Pectra, dont la stabilité est encore optimisée et qui, on l’espère, permettra enfin à Ethereum de prendre son envol.
Sources : Solana Website, Ethereum Foundation, Etherscan
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Cet article ne représente en aucun cas un conseil en investissement. Les informations fournies ici ne doivent pas être utilisées comme base pour prendre des décisions financières. Les investissements en crypto-monnaie comportent des risques et peuvent entraîner des pertes importantes. Il convient d’investir uniquement ce que vous pouvez vous permettre de perdre et d’effectuer vos propres recherches avant de prendre toute décision d’investissement.
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Mathéo Delaune
