L’automatisation au travers de la blockchain nécessite des données comme préalable. Collecter et transporter ces données à des coûts abordables, c’est une des promesses de l’Internet des Objets. Et pour Sigfox, la logistique est un candidat idéal pour ces technologies.
Différents secteurs, comme la logistique et la supply chain, sont en quête d’automatisation pour gagner en efficacité opérationnelle. Pour cela, ils s’efforcent de numériser une part croissante de leurs opérations. L’Internet des objets et les objets connectés peuvent ainsi répondre à ces enjeux en permettant de collecter des données et d’automatiser des processus.
Ces données peuvent ensuite être partagées avec des partenaires industriels au travers de la blockchain, comme par exemple dans le domaine du trade finance. Ces usages représentent d’ailleurs un potentiel de développement pour un acteur comme Sigfox et son réseau IoT.
Collecter des données pour décider et automatiser
« L’IoT nous permet de remonter énormément de données et pour un coût assez limité. Or jusqu’à présent, pour les clients, connecter des appareils ou objets, une palette par exemple dans la logistique, était jugé trop coûteux. Notre positionnement, c’est donc un réseau mondial permettant de collecter de la data de la manière la moins chère possible,” souligne Patrick Cason, directeur général France de l’opérateur.
Ce sont ces données qui rendent ensuite possible l’automatisation au travers de la blockchain. Des applications sont ainsi envisageables dans les domaines de la logistique et de la chaîne d’approvisionnement. D’autant que ces secteurs font souvent intervenir un grand nombre d’intervenants différents avec qui l’échange d’une donnée de confiance présente un intérêt évident.
Un conteneur maritime envoyé d’une ville en France vers Asie, ou ailleurs dans le monde, passe en moyenne par 27 entreprises distinctes. L’IoT permet d’avoir des informations indépendamment des systèmes d’information classiques, et ce en quasi temps réel,” illustre le dirigeant de Sigfox.
La blockchain TradeLens, développée dans le secteur maritime, cherche d’ailleurs à répondre à ces différents enjeux. Mais c’est aussi le cas plus largement dans le domaine du commerce international et de son financement. Complexité, confiance et faible numérisation sont à l’origine de la création de consortiums blockchain comme Komgo et we.trade.
Logistique : pas « d’avancées depuis plus de 40 ans »
Fin 2019, un pilote a également réuni le transporteur Cosco, l’autorité du port international de Shanghai, le constructeur automobile Tesla et le fournisseur technologique CargoSmart. Ces entreprises ont donc testé une application blockchain visant à transformer le processus de libération des cargaisons.
Des acteurs du transport aérien explorent eux aussi les usages de la blockchain pour le suivi des conteneurs et l’échange de données. Ces entreprises, réunies au sein de la Global Blockchain Alliance, estiment que le tracking et le partage de données des conteneurs sur la blockchain dégageraient des économies annuelles de 400 millions de dollars.
Pour Patrick Cason, les apports de l’IoT, combinée à la blockchain, présentent plus largement l’intérêt de fournir des informations utiles pour la prise de décision. « Disposer d’une plateforme digitalisée réunissant un certain nombre de tiers, sur des blockchains privées ou publiques, permet de prendre des décisions, d’offrir des services et donc d’ouvrir tout un nouveau pan business. »
Et si le potentiel est perçu comme très significatif dans la logistique, c’est en raison de l’absence « d’avancées dans ce secteur depuis plus de 40 ans. L’IoT change la donne. Ce n’est pas un hasard si des groupes comme Michelin, Airbus ou Total utilisent les données issues de l’IoT pour leurs opérations logistiques. »
Assurance et bagages : des services pour les consommateurs
La collecte des données via l’Internet des objets constitue dès lors une première étape, rendant possible le recours à d’autres technologies comme la blockchain ou l’intelligence artificielle. La supply chain n’est cependant pas le seul débouché possible pour l’IoT et la blockchain.
Ainsi, Sigfox s’est associé avec la Parisienne Assurance pour concevoir un objet connecté permettant de remonter des données sur son réseau 0G. Ces informations sont exploitées par l’assureur dans le cadre d’un nouveau contrat d’assurance mobilité dont le coût est facturé en fonction de l’usage réel d’un véhicule.
Patrick Cason imagine également des usages possibles pour les consommateurs. Dans l’aérien, Sigfox a créé une coentreprise en 2019 avec Amadeus pour assurer le tracking de bagages.
En cas de pertes de bagages, une notification pourrait être envoyée au travers d’une application mobile pour en informer directement le voyageur,” cite le dirigeant.
Et ces opérations de détection d’un bagage et d’information du consommateur pourraient être automatisées grâce à la blockchain.
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